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Rencontre avec Joseph Allen Shea, secteur général FIAC

Temps de lecture estimé : 4mins

Le plus français des australiens à Paris, Joseph Allen Shea nous reçoit à sa galerie rue de Dunkerque à quelques jours du montage de la Fiac. L’occasion d’en savoir un peu plus sur sa stratégie bi-culturelle originale et audacieuse qui porte ses fruits ! L’une de ses artistes, Mel O Callaghan a été récemment finaliste du Prix Meurice pour l’art contemporain, Laëtitia Badaut Haussmann a reçu le prix Aware et la galerie pénètre dans les galeries supérieures du Grand Palais pour cette 44ème FIAC.

9 lives : En quoi votre entrée dans le secteur général cette année représente t-elle un accomplissement ?

Joseph Allen Shea : C’est un succès pour nous ayant démarré dans le secteur Lafayette comme galerie parisienne tout en restant étrangère. Pour relever ce challenge, dans un environnement très compétitif, il fallait arriver avec un projet fort.
Cet engagement du programme Lafayette a marqué une véritable étape pour nous. C’est une vraie progression en France et en Europe.

9 lives : Paris reste t-il toujours cette place forte de l’art contemporain même si d’autres scènes comme l’Australie montrent un certain dynamisme dans ce domaine ?

J. A. S. : En Australie c’est très différent et même si ce pays garde une place particulière dans mon cœur, ce n’est pas le même état d’esprit. Le public montre de plus en plus d’intérêt pour l’art contemporain mais ce n’est pas au centre de la vie de la capitale. En France c’est toujours l’art qui domine.

9 lives : Vous allez présenter un dialogue entre Corita Kent et Maxime Rossi, deux artistes d’horizons et de générations très différents

J. A. S. : Sister Corita Kent (1918-1986), religieuse américaine peintre, amie de John Cage dans les années de bouillonnement contestataire de la Côte Ouest, quitte les ordres en 1969 après avoir pratiqué un art de la sérigraphie pop à partir de l’imagerie publicitaire en vogue qu’elle détourne en préceptes humanistes. Un destin fascinant encore peu connu des français.
J’ai découvert Maxime Rossi (né en 1980, diplômé l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon) à la Biennale de Sydney en 2014 autour de son travail sur les traces de Max Ernst à Sedona et de Frédéric Chopin avec « Père Lachaise ». A la suite de nos échanges, il avait déjà commencé à s’emparer de la figure de Corita Kent dans un projet en plusieurs épisodes « Sister Ship » incluant la comédie musicale, la danse, le chant, le film, l’installation ou la performance. Récemment pour le musée de Rochechouart il a développé une nouvelle partie entre récit anthropologique et fictionnel, où l’on y retrouve ses explorations autour du cinéma élargi, du concert, de la scénographie.
Ce dialogue sur le stand s’organise à partir d’un papier peint créé tout spécialement reprenant ces éléments à côté des sérigraphies de Corita Kent et deux documentaires sur sa vie et son livre, afin que le public puisse mesurer le caractère exceptionnel de son parcours.

Nous montrons aussi le film Real Estate Astrology, 2015 au Cinéphémère de la Fondation d’entreprise Ricard. Un voyage sans retour aux confins de l’astrologie et du mysticisme. (Du mercredi 18 octobre 2017 au dimanche 22 octobre 2017. De 12h à 20h)

9 lives : Quel est le profil du collectionneur de la FIAC ?

J. A. S. : Ce qui me surprend agréablement ici par rapport à d’autres foires, c’est le sérieux et l’intérêt manifesté à l’avance par de nombreux collectionneurs, consultants, impatients de voir le preview. Autre indice positif ce sont les nombreux échanges noués cette année avec des collectionneurs australiens, ce qui me fait très plaisir.

9 lives : Quelle serait votre prochaine étape ?

J. A. S. : Je voudrais m’axer plus sur Londres où j’ai habité pendant 7 ans, car bien qu’australien mes parents y vivent. Le marché en réalité se tient plus à Londres, tandis qu’à Paris c’est un contexte général.

INFORMATIONS PRATIQUES
> FIAC 2017
Du 19 au 22 octobre 2017
Grand Palais
Avenue Winston Churchill
75008 Paris
http://www.fiac.com/fr/

> Actuellement à Paris :
Impossible Body
Laëtitia Badaut Haussmann
14 septembre – 21 octobre 2017
59 rue de Dunkerque
75009 Paris
http://www.galerieallen.com/

Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.

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