Irène Laub Gallery (Bruxelles) : Art Anvers le bilan, prospective 2024, actualités de la galerie

J’avais rencontré Irène Laub à Bruxelles en 2021 à l’occasion notamment de l’exposition de l’artiste Tatiana Wolska à Chamarande (Ile de France). Je la retrouve à la 3ème édition d’Art Anvers avec un solo show de l’artiste belge historique Bernard Villers dont elle dresse un bilan positif. De plus, la galerie participe à la remarquable exposition « L’art de rien » à La Centrale Bruxelles par le curateur et collectionneur François de Coninck autour d’une poétique de l’objet et de l’inframince qui tranche avec les superproductions actuelles. Tatiana Wolska y occupe une belle place et fera également partie de la prochaine Triennale de Bruges.

Irène, qui revendique la galerie comme un espace d’échange multiculturel autour de questions d’ordre social, politique et d’artistes engagés propose un dialogue entre les artistes Stijn Cole et Elise Peroi.
Elle nous livre ses projections pour l’année 2024 empreinte d’un certain nombre d’incertitudes, impactantes sur le marché.

Marquée par le multiculturalisme, Irène Laub est française. Elle est née à Athènes, d’origine grecque, elle grandit à Paris ; quadrilingue, elle maîtrise le Grec, le Français, l’Anglais et l’Espagnol. Elle est diplômée de l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP), Business § Economics, elle a travaillé plus de 15 ans à Paris puis à Londres dans le secteur du luxe et de la mode avec des fonctions de direction dans les achats et le marketing. Depuis 2004 elle habite et travaille en Belgique, à Bruxelles. En 2008 elle ouvre la galerie FEIZI à Shanghai, puis un deuxième espace à Bruxelles en 2011. En 2016, elle fonde un nouveau projet : la galerie Irène Laub située à Ixelles. La galerie expose des artistes émergents et établis dans son espace et participe de façon active et sélective à des foires internationales et à des projets institutionnels.

Irène Laub Gallery, Vue du stand Art Anvers 2023, solo show de Bernard Villers

Quel bilan faites-vous de cette 3ème édition d’Art Anvers ?

C’est une foire à petite échelle, plus régionale. La Flandre est connue pour ses collectionneurs avertis toujours avides de découvertes ou de redécouvertes artistiques.

Pour notre part, nous avons fait le choix de présenter les œuvres d’un artiste historique Belge, Bernard Villers, celui qui pourrait incarner le mouvement Support/ Surface dans sa version Belge. Toujours de la peinture mais plus détournée par ses supports et plus abstraite et minimale avec la couleur à l’honneur.

Nous sommes satisfaits par les ventes et par l’intérêt pour le travail avec les institutions.

Vue de l’exposition L’art de rien avec l’oeuvre de Tatiana Wolska, La Centrale 2023

Plusieurs de vos artistes dont Tatiana Wolska et Bernard Villers participent à l’exposition L’art de rien à Centrale, que pensez-vous de cette démarche ? Quelles sont leurs autres actualités ?

Pour Tatiana Wolska, c’est une thématique qui correspond à l’économie de moyen, elle est au cœur même de son œuvre. Pour cette artiste, le recyclage, utiliser du matériel écoresponsable, travailler des matériaux recyclés, et lutter contre le gaspillage est une démarche essentielle dans son projet artistique.

Par ailleurs elle a de nombreuses autres actualités 2024 :
– La Centrale, à Bruxelles
L’art de rien sous le commissariat de François de Coninck
< 17.03.24
– Le MAC, Midlands Art Center, à Birmingham
Leisure as Resistance
9.03.24 < 2.06.24
– Triennale de Bruges / Musea Brugge
Rebel Garden
13.04.24 < 1.09.24
– Tilburg Lustwarande, Pays Bas
Platform for contemporary sculpture
Arbos, Sous le commissariat de Chris Driessen
7.07.24 < 6.10.24

Concernant Bernard Villers, l’idée du presque rien et du geste simple marqué par une économie de moyen radicale, incarne toute son œuvre. Il détourne, combine sans cesse surface, lumière et couleur en jouant avec les possibilités infinies de la pratique picturale. Une belle démarche dans cette exposition à la fois esthétique et poétique.

Portrait d’Irene Laub

Comment anticipez-vous le marché pour 2024 ?

L’inflation et la hausse des taux d’intérêt a provoqué une baisse générale dans le secteur de l’art pour les ventes du premier ainsi que du second marché. Le marché de l’art reste en constante évolution. Ces derniers temps il a connu de nombreux bouleversements avec les crises mondiales et on pourrait pressentir en 2024 un certain ralentissement commercial. Mais face à ce monde en mouvement, les artistes ne cessent de nous émerveiller et de se réinventer.

Et pour la galerie ?

Pour notre programmation 2024, nous serons présents sur 5 foires en Belgique et France (Drawing Now, Art Paris, Art Brussels, Art on Paper, Art Antwerp) pour promouvoir nos artistes, certains émergents et d’autres plus établis. A la galerie, pour l’année 24/25, nous allons proposer des expositions en collaboration avec des curateurs, sous forme de regards croisés avec des artistes invités pour dialoguer avec leurs différentes pratiques artistiques sur des thèmes qui résonnent avec nos préoccupations actuelles sociétales en écho avec l’histoire de l’art. Pour certains la peinture, la sculpture et l’installation seront des médiums prédominants pour nous inviter à appréhender le paysage et la nature, ou aborder des réflexions sur l’architecture. Pour d’autres, les expositions continuent en Hors Les Murs.

INFOS PRATIQUES
Actuellement à la galerie :
Gardening the Forest : Stijn cole et Elise Paroi
Jusqu’au 17 février 2024
Irène Laub Gallery
29 Rue Van Eyck
1050 Bruxelles, Belgique
Du mardi au samedi de 11h à 18h ou sur rendez-vous
https://www.irenelaubgallery.com

L’art de rien :
Exposition collective
Jusqu’au 13 mars 2024
CENTRALE
Place Sainte-Catherine 44
1000 Bruxelles, Belgique
Art de rien exposition – CENTRALE for contemporary art – Bruxelles