Marie-Laure de Decker par son fils Pablo Saavedra de Decker à la MEP « Au-delà de la peur, tutoyer l’abysse de la liberté » 21 heures ago
Sitor Senghor, nouveau directeur artistique de la Foire AKAA pour son 10ème anniversaire 21 heures ago
Marie-Laure de Decker par son fils Pablo Saavedra de Decker à la MEP « Au-delà de la peur, tutoyer l’abysse de la liberté » 21 heures ago
Parlement de la Photographie 2025 : La photographie au défi de l’IAEntretien avec Sylvie Fodor, Directrice générale du CEPIC 5 jours ago
Parlement de la Photographie 2025 : Donner à voir autrement. Entretien avec Isabelle Tessier et Coline Miailhe 6 jours ago
Parlement de la Photographie 2025 : Le statut des photographies dans les collections, entre document et œuvre d’art. Entretien avec Isabelle-Cécile Le Mée et Edouard de Saint-Ours 7 jours ago
L’effet boomerang : Contre l’oubli et l’indifférence, le Collectif Argos documente la lutte climatique 13 mai 2025
Letizia Battaglia, Une vie de lutte. “Je m’empare du monde où qu’il soit” aux éditions Actes Sud 30 avril 2025
Masterclass Oeildeep : Masterclass Oeildeep : Naître d’entre les mondes – Aux frontières de l’incarnation par Albane Noor 6 juin 2025
Sitor Senghor, nouveau directeur artistique de la Foire AKAA pour son 10ème anniversaire 21 heures ago
Tipping Point, la scène belge à Marseille (suite) : Entretien avec Adrien Grimmeau, co-commissaire 4 jours ago
Nouveau Printemps de Toulouse : « Faire famille » avec Yandé Diouf, commissaire invitée par Kiddy Smile, Interview 5 jours ago
Un nouveau chapitre pour la galerie Wolff au 3 rue Penthièvre dans le Triangle d’or parisien, Interview exclusif Jocelyn Wolff ! 6 jours ago
Partager Partager Temps de lecture estimé : 5minsPour leur quatrième et dernière carte blanche, nos invité·es de la semaine, les cofondateurs de la galerie des Minimes, Félix Cholet et Olga du Saillant, reviennent sur une œuvre énigmatique et inspirante de l’artiste Raoul Ubac (1910-1935). Il s’agit de « La Nébuleuse », réalisée en 1939 et qui est le fruit d’une technique novatrice de brûlage qu’il a lui-même mise au point. Véritable alchimiste de l’image, Raoul Ubac transcende les limites de la représentation conventionnelle pour explorer les possibilités infinies de la photographie. Raoul Ubac, figure emblématique du surréalisme, s’est distingué non seulement par sa quête artistique mais également par sa révolution dans la photographie expérimentale. Au coeur de son exploration se trouve l’oeuvre mystérieuse et intrigante intitulée « La Nébuleuse » (1939), fruit de sa technique novatrice du brûlage. C’est de cette photographie que nous avons choisi de parler pour notre dernière carte blanche, car elle incarne tant ce qui nous inspire en tant qu’artistes, que ce qui captive notre œil en tant que galeristes. La Nébuleuse, 1939 © Raoul Ubac Ubac a débuté sa carrière artistique en tant que sculpteur, influencé par le surréalisme et ses idées subversives. Il s’est rapidement tourné vers d’autres formes d’expression artistique, explorant la photographie, la gravure, la poésie et même la performance — témoignant de son esprit créatif audacieux et de son refus de se confiner à une seule discipline artistique. Mais l’artiste a surtout acquis une renommée particulière en tant que photographe, produisant des images expérimentales qui défiaient les conventions de l’époque. Il expérimentait avec les techniques photographiques, manipulant les négatifs, superposant les images et explorant les jeux de lumière et d’ombre. Ces photographies, souvent empreintes d’une atmosphère surréaliste, ont contribué à élargir les frontières de la photographie artistique, « La Nébuleuse » en est une illustration captivante. L’artiste perçoit la qualité complexe de la photographie argentique, qui est emplie de couches altérables et cumulables — comme son contemporain Dieter Appelt qui a plus tard repris ce principe pour sa série de visages superposés (présentée ce mois-ci à la Galerie des Minimes). Pour ces deux artistes, l’image photographique ne se suffit pas à sa prise instantanée, qu’ils trouvent simplement imageante et inachevée. Selon leur approche, cette première image, si on la reforme, modifie, travaille, donne lieu à d’innombrables possiblités de nouvelles photographies. « Un objet peut tour à tour changer de sens et d’aspect suivant que la flamme poétique l’atteint, le consume ou l’épargne. », disait Ubac, qui a littéralement appliqué ce concept en innovant avec le phénomène de brûlage de ses négatifs — qu’il décrit comme la phase ultime de la ‘dégradation-passage’. En exposant le cliché à une source de chaleur, la gélatine fond progressivement et laisse les formes se déplacer librement ; « Nous assistons ici à une véritable dialectique de la matière, parce qu’il y a apparition d’une forme à partir de la destruction d’une autre dont l’état avait atteint son maximum de développement mais qui possédait naturellement une possibilité de transformation, donc de dépassement. » (Régine Raufast, La Conquête du monde par l’image). Ubac laisse la matière elle-même se rétracter, se réticuler, se façonner une nouvelle réalité ; il est son observateur, médiateur et alchimiste. Cette transformation, selon Rosalind Krauss, s’inscrit dans la notion d’ »informe » élaborée par Georges Bataille — « l’informe consiste à déclasser, au double sens de rabaisser, de mettre du désordre dans toute taxinomie, pour annuler les oppositions sur quoi se fonde la pensée logique et catégorielle. » —, où Ubac participe à la création d’un informe photographique lié à la description du corps humain. L’artiste lui-même articule sa vision de la photographie en tant que révélatrice d’instantanés du réel, soulignant l’importance de la chance et du hasard. Il considère la face humaine comme un objet presque abject dans son immédiateté, cherchant à dépasser la représentation traditionnelle centrée sur les traits du visage (cf. L’envers de la face, 1939) et exigeant une mutation pour avancer. Cette vision rejoint celle de Pierre Mabille, soulignant le mystère et le merveilleux dans les choses et les êtres. L’art d’Ubac devient ainsi une quête de transcendance, de révélation de réalités latentes derrière la mince pellicule de l’apparence immédiate. Cette recherche appelle à l’imaginaire, dont « La Nébuleuse » incite particulièrement à explorer les recoins, à travers son caractère complexe et évocateur. Cette femme, dont le corps disparu se dessine encore subtilement, et dont les yeux effacés semblent nous regarder toujours, rappelle, comme son titre le suggère, un corps céleste en mouvement, intouchable car trop brûlant et trop liquide à la fois. Son caractère mystérieux s’accentue sous les formes énigmatiques, tonalités sombres et contrastes marqué, invitant naturellement le spectateur à plonger dans la composition et la contempler sans fin, comme si elle allait s’effacer enfin dès lors qu’il la quitte du regard. Les éléments organiques fusionnent avec des contours géométriques et créent une atmosphère éthérée dans laquelle « La Nébuleuse » semble, avant de s’effacer, absorber toutes les émotions et énergies qui lui restent. Ainsi, Raoul Ubac se révèle comme un alchimiste de l’image, transcendant les limites de la représentation conventionnelle pour explorer les possibilités infinies de la photographie. Ses brûlages, en niant toute technique préétablie, incarnent l’humiliation radicale du technicien et marquent une étape audacieuse au-delà de l’acte photographique. « La Nebuleuse » devient ainsi une exploration poétique de la dualité entre l’intention artistique et les forces aléatoires, invitant le spectateur à plonger dans un monde où la forme et le flou se rencontrent. Marque-page0
L'Invité·e Véronique Souben, Directrice de l’ENSP Arles, est notre invitée Cette semaine, dans notre rubrique L’Invité·e, nous recevons Véronique Souben, directrice de l’École nationale supérieure de la photographie. Nommée à la tête ...
L'Invité·e Carte blanche à Catherine Rebois, chercheuse et théoricienne Pour sa quatrième et dernière carte blanche, notre invitée de la semaine, l’artiste, chercheuse et théoricienne nous propose une plongée sensible et ...
L'Invité·e Carte blanche à Catherine Rebois : Topographie de l’art, une galerie atypique Pour sa troisième carte blanche, notre invitée de la semaine, l’artiste, théoricienne et commissaire d’exposition, Catherine Rebois, nous fait découvrir la galerie ...
S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles de Maryam Ashrafi par Brigitte Trichet (éditions Hemeria)
Marie-Laure de Decker par son fils Pablo Saavedra de Decker à la MEP « Au-delà de la peur, tutoyer l’abysse de la liberté » 21 heures ago
Sitor Senghor, nouveau directeur artistique de la Foire AKAA pour son 10ème anniversaire 21 heures ago
Marie-Laure de Decker par son fils Pablo Saavedra de Decker à la MEP « Au-delà de la peur, tutoyer l’abysse de la liberté » 21 heures ago
Parlement de la Photographie 2025 : La photographie au défi de l’IAEntretien avec Sylvie Fodor, Directrice générale du CEPIC 5 jours ago
Parlement de la Photographie 2025 : Donner à voir autrement. Entretien avec Isabelle Tessier et Coline Miailhe 6 jours ago
Parlement de la Photographie 2025 : Le statut des photographies dans les collections, entre document et œuvre d’art. Entretien avec Isabelle-Cécile Le Mée et Edouard de Saint-Ours 7 jours ago
L’effet boomerang : Contre l’oubli et l’indifférence, le Collectif Argos documente la lutte climatique 13 mai 2025
Letizia Battaglia, Une vie de lutte. “Je m’empare du monde où qu’il soit” aux éditions Actes Sud 30 avril 2025
Masterclass Oeildeep : Masterclass Oeildeep : Naître d’entre les mondes – Aux frontières de l’incarnation par Albane Noor 6 juin 2025
Sitor Senghor, nouveau directeur artistique de la Foire AKAA pour son 10ème anniversaire 21 heures ago
Tipping Point, la scène belge à Marseille (suite) : Entretien avec Adrien Grimmeau, co-commissaire 4 jours ago
Nouveau Printemps de Toulouse : « Faire famille » avec Yandé Diouf, commissaire invitée par Kiddy Smile, Interview 5 jours ago
Un nouveau chapitre pour la galerie Wolff au 3 rue Penthièvre dans le Triangle d’or parisien, Interview exclusif Jocelyn Wolff ! 6 jours ago
Marie-Laure de Decker par son fils Pablo Saavedra de Decker à la MEP « Au-delà de la peur, tutoyer l’abysse de la liberté »