Lauréates du programme BMW ART MAKERS autour du projet Traversée du fragment manquant l’artiste Raphaëlle Peria et la curatrice Fanny Robin dévoilent à l’occasion de Paris Photo de nouvelles œuvres dans le prolongement de l’exposition très remarquée aux Rencontres d’Arles. Elles reviennent sur l’opportunité offerte par cette expérience, leur méthodologie et l’émotion du public face à cette subtile évocation de la disparition programmée du paysage.

Raphaëlle Peria, Sur les berges les platanes, #2, grattage sur papier peint cuivré, 40x60cm, 2025

Comment avez-vous réagi à l’annonce de votre duo lauréat ?

Raphaëlle Peria : Je ne m’y attendais vraiment pas ! Avoir l’entretien pour l’oral c’était déjà fou et il ne s’était pas très bien passé : j’avais eu des soucis avec la connexion internet. Heureusement Fanny a assuré pendant mon absence. C’était super de savoir qu’on allait refaire un projet toutes les deux et que mon travail serait montré à Arles.

Fanny Robin : Je me souviens très bien de ce moment : après l’oral, nous attendions les résultats avec un mélange d’impatience et d’incrédulité. Puis, je vois deux appels manqués de Raphaëlle… à cet instant, je me dis que c’est peut-être possible. Je la rappelle et elle me dit simplement : « On a gagné ! ». Sur le coup, j’ai eu du mal à réaliser, mais je garde le souvenir d’une émotion intense et d’une joie partagée.

Raphaëlle Peria, Le gardien des 9 écluses, grattage sur papier peint cuivré, 40x30cm, 2025

Comment jugez-vous l’accompagnement de BMW ART MAKERS ?

FR et RP : C’est un accompagnement précieux, à tous les niveaux : un savant équilibre entre accompagnement et exigence. Les équipes nous soutiennent à chaque étape du projet, tout en nous poussant à aller toujours plus loin et à viser l’excellence… Le contexte est particulièrement stimulant, ce qui est essentiel pour un projet aussi ambitieux. On apprend énormément, on travaille énormément et on s’y investit pleinement avec une énergie toute singulière. Ce projet constitue bien plus qu’une étape importante dans nos parcours professionnels : c’est aussi une véritable aventure humaine.

Raphaëlle Peria, Rien n’est à la fois beau et vrai, grattage sur papier peint cuivré, 80x120cm, 2025

Quel bilan faîtes-vous des Rencontres d’Arles ? réaction des professionnels, du public, visibilité…

RP : Il y a eu tellement de bons retours ! Les gens ont très bien accueilli le projet. Nous avons eu beaucoup d’articles dans la presse et le public était vraiment au rendez-vous. Suite à leur découverte de l’exposition, beaucoup de visiteurs m’ont contacté sur les réseaux pour me dire combien ils avaient apprécié le projet. C’est une expérience super de pouvoir être autant dans le partage autour d’une exposition.

FR : Inoubliable ! Je suis une admiratrice des Rencontres d’Arles depuis toujours, mais avoir le privilège d’y participer de l’intérieur, en travaillant avec les équipes, en étant en contact avec le public, c’est une expérience extraordinaire. Les retours ont été à la hauteur de nos espérances, tant de la part des professionnels que du grand public, tous sensibles au sujet et curieux de découvrir la technique de Raphaëlle. Beaucoup de personnes ont été touchées par le récit et la déambulation que nous avons imaginé ensemble. L’émotion suscitée se prolonge encore aujourd’hui, à travers les nombreux messages que nous continuons de recevoir.

Raphaëlle Peria, L’épenchoir des souvenirs, grattage sur papier peint cuivré, 40x60cm, 2025

Que représente pour vous l’opportunité d’exposer « Traversée du fragment manquant » au Grand Palais ?

RP : Ce lieu est mythique et Paris Photo est un véritable événement international. Je suis fière de pouvoir y montrer mon travail au sein du Programme BMW Art makers, qui m’offre un emplacement exceptionnel avec la visibilité qui va avec.

FR : L’aventure se poursuit dans un nouvel écrin, celui du Grand Palais et nous devons à présent être à la hauteur de ce lieu emblématique et des équipes de Paris Photo.
J’ai hâte de voir se déployer le second volet du projet, que nous avons totalement repensé pour cet espace totalement différent du Cloître Saint Trophime car très lumineux, avec des volumes différents. C’est un nouveau défi pour nous, une continuité qui s’enrichit d’une nouvelle forme — et cela me touche particulièrement, car la notion de cycle et d’évolution est au cœur du projet « Traversée du fragment manquant » depuis ses débuts.

Quelles œuvres inédites sont dévoilées à cette occasion pour le public parisien ?

RP : J’ai réalisé une dizaine de nouvelles oeuvres. Des petits formats. On plonge beaucoup moins dans les photographies de souvenirs d’enfance mais davantage au creux des arbres qui sont le sujet central de ce projet.

FR : L’exposition va se révèler dans une traversée toujours plus immersive du paysage avec une scénographie qui dialogue en toute transparence avec la verrière du Grand Palais. Point culminant de cette installation, un papier peint cuivré aux reflets ardents, enveloppe l’espace comme une fresque-palimpseste, brouillant ainsi les repères entre images d’archives et représentations d’un environnement présent.

INFORMATIONS PRATIQUES

jeu13nov(nov 13)11 h 00 mindim16(nov 16)19 h 00 minParis Photo 2025Le Grand Palais, 3, avenue du Général Eisenhower 75008 Paris OrganisateurParis Photo - Reed Expositions


https://www.parisphoto.com/fr-fr/programme/Expositions_partenaires_2025/BMW_2025.html

Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.

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