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L'ActuNewsPhoto Céline Croze, lauréate du Prix Mentor 2020 Ericka Weidmann30 novembre 2020 Partager Partager Temps de lecture estimé : 3minsLe jury*, dont je faisais partie, s’est réuni jeudi dernier en distanciel pour choisir le·a lauréat·e de l’édition 2020 du Prix Mentor. Après avoir écouté les projets des seize finalistes et débattu sur l’ensemble des propositions, c’est le projet « Mala Madre » de Céline Croze qui a été choisi à l’unanimité. Le jury a salué la qualité et la diversité des dossiers présélectionnés. Un sujet fort sur la violence au Venezuela qu’elle souhaite développer sous le forme d’un conte. Celine Croze avait été finaliste de la session de Perpignan en septembre dernier. C’est une artiste visuelle née au Maroc et basée à Paris, avec une formation en cinéma. La bourse à la production de 5000 € de la Scam et la Copie Privée, la formation de son choix au CFPJ Médias d’une valeur de 2 500 €, et l’accompagnement d’un membre de l’équipe de Freelens aideront Céline à finaliser son projet dans le courant 2021. *Le jury était composé de : Valérie Cazin – Directrice, Galerie Binome Eric Cez & Anne Zweibaum – Éditeurs, Éditions Loco Bruno Dubreuil – Critique d’art, journaliste & Curateur, Viens Voir Karine Guillaumain, Réalisatrice et Chargée de Formations, CFPJ Médias Steven Wassenaar, Photographe & Commission des Images Fixes, La Scam Ericka Weidmann, Fondatrice, 9Lives Magazine Michel Le Belhomme, Photographe et Administrateur, Freelens Mala Madre Kalanchoe daigremontiana: Espèce de plantes vivaces succulentes, de la famille des Crassulacées, originaire du Sud-Ouest de Madagascar, produisant de nombreuses propagules (élément permettant à un plante de se reproduire) sur le bord des feuilles. Mala Madre (mauvaise mère en espagnol) est le nom de cette plante au Venezuela, découverte dans un cimetière. Elle est aussi appelée Mother of Millions (Mère de millions de personnes en anglais) car elle ne cesse de proliférer sur l’extrémité de ses feuilles et donne naissance par milliers. Au Venezuela, à la tombée de la nuit, les hommes viennent déterrer les corps pour trouver des « trésors », une dent en or, un bracelet, une bague…. ou dérober des crânes pour des rites de “santeria”. Les cercueils sont au milieu des allées, les linceuls peuplent le sol et les âmes errent sans repos. J’étais fascinée par cette plante, sa beauté et sa façon de faire de cet endroit son propre monde. Sa simple présence donnait vie et douceur à ce lieu totalement profané, comme si elle pouvait apaiser les âmes et guérir les coeurs dans l’éternité. J’ai alors eu envie de raconter un conte, celui d’une femme éperdue d’amour pour un homme. Elle n’a qu’un désir, être la mère de ses enfants. Elle l’attend de nombreuses années, puis elle se réveille un matin et le temps s’est envolé…il ne viendra plus, elle a fané. Les enfants, imaginés, ne sont plus que larmes; ses rêves, des abandons et sa tristesse, si grande la transforme en cette plante. Elle devient alors la mère de toutes les âmes perdues. Au-delà du conte, Mala madre est un dialogue entre le surnaturel et une réalité tragique. L’histoire de cette femme me permet de faire la connexion avec certains effets de la crise politique auxquels est confronté le Venezuela. Depuis 2015, le pays se trouve dans un état de précarité extrême et environ 5 millions de personnes ont quitté le pays en laissant derrière eux leurs enfants, ils sont appelés les « Dejados atrás » (les laissés derrière). Le nombre d’enfants abandonnés et à la rue est en perpétuelle augmentation, il y aurait aujourd’hui près d’un million d’enfants « Dejados atrás ». http://celinecroze.com/ Favori1
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