« Chaque vie est une histoire », 13 artistes internationaux pour lever le voile au Musée national de l’histoire de l’immigration 3 jours ago
Dernier chapitre d’une trilogie familiale, le photographe Pierre-Elie de Pibrac en Israël (Episode 4) 22 janvier 2025
« Chaque vie est une histoire », 13 artistes internationaux pour lever le voile au Musée national de l’histoire de l’immigration 3 jours ago
Partager Partager Temps de lecture estimé : 10minsPour sa quatrième et dernière carte blanche, notre invité de la semaine, le photographe Arnaud Baumann, a choisi de partager avec nous une sélection de ses artistes coups de cœurs. Un choix particulièrement éclectique illustrant parfaitement le caractère protéiforme d’Arnaud. Tour à tour, il nous parle de la beauté et de la poésie du travail d’Isabelle Chapuis, il regrette que l’œuvre photographique de Serge Lutens soit tombée dans l’oubli et termine par le génie du photographe Sandro Miller avec sa célébrissime et saisissante série de portraits réalisée avec le comédien John Malkovich. Carline Bourdelas © Carline Bourdelas (lire notre chronique de « Ce qui ne meurt jamais ») Si « Like » et « 9 Lives » ne l’avaient pas déjà citée, j’aurais pu évoquer Carline Bourdelas, rencontrée en janvier dernier au Salon du livre de Boulogne, où nous avons échangé nos livres. Sa résidence au Festival Planches Contact en 2022 a porté ses fruits. Son travail, a un air de famille avec celui de Dolorès Marat (exposée actuellement à la MeP). Inspirée par le monde de Proust, ses photographies pictorialistes ont déjà convaincu éditeur* et galeriste. Elle expose actuellement jusqu’au 30 avril 2024 chez « WeAre » au 1 er étage d’un ancien musée du parfum, 73, rue du Fbg St-Honoré, Paris 8. *« Ce qui ne meurt jamais » (Éditions Process) Isabelle Chapuis Corps Monde, 2024 © Isabelle Chapuis Le travail d’Isabelle Chapuis* nous est apparu en 2023, avec un livre en auto-édition « Vivant, le sacre du corps », une approche délicate du corps et des caprices que la nature peut imposer à la peau humaine. Cette publication remarquable a débarqué comme un météorite dans le paysage de l’édition, au point d’avoir fait l’objet de plusieurs tirages, jusqu’à obtenir fin 2023 le Prix HiP du livre de photographie francophone. Après avoir été exposé en galerie, un tel succès d’estime encourage cette jeune photographe à poursuivre ses recherches et pousser de nouvelles portes. Elle a été invitée récemment à participer à la nuit de la photo à la Chaux de Fonds. Son aventure suisse se poursuit dans une exposition collective « L’écologie des Images » à Genève avec la galerie Analix Forever. Elle présente une œuvre « Corps Monde » réalisée pour l’occasion. « La curiosité d’Isabelle Chapuis pour notre manière d’être au monde est au cœur de son travail. Chaque jour apporte son lot de découvertes. Ainsi, de passage dans un village en Île de France, elle découvre un jardin attenant à une église très ancienne, perdue au milieu de nulle part. Dans le jardin, une petite cabane en bois. Une cabane ? Pas exactement : c’est l’une de ces miraculeuses « boîtes à livres » contenant des ouvrages avec lesquels chacun peut repartir. Une mine d’or… elle s’empare de plusieurs ouvrages anciens, comme d’une Histoire de notre humanité et de notre déshumanité. » Pour « une écologie des images » Isabelle Chapuis va utiliser les pages de ces livres pour imprimer des parties du corps d’une femme nue, aux formes généreuses, souveraine en son royaume. Ce corps de femme vient de ses archives photographiques, elle l’imprime avec de vieilles imprimantes de récupération, sur les feuilles de livres qui rapportent l’histoire oubliée du monde. Tout cela était destiné à l’oubli. Mais la première œuvre de récupération d’Isabelle Chapuis devient un magnifique Corps Monde, aléatoire, recomposé, vivant enfin. Signature du livre « Vivant » par Isabelle Chapuis, 2022 © Arnaud Baumann *En mai 2024 elle animera des séances en studio « Corps sacrés », dans le cadre du festival Circulation(s) au 104-CENT QUATRE à Paris. Réservations : https://www.festival-circulations.com/artiste/isabelle-chapuis-2/ Michel Wichegrod Premier né © Michel Wichegrod Parlons à présent d’un photographe émergeant. Je l’ai croisé lors des « Rencontres de la Photo à Chabeuil » en 2023 où il exposait. Ses images sombres et chargées d’esprits occultes m’ont cueilli immédiatement. À d’autres visiteurs, elles inspiraient la peur au point de les faire sortir aussitôt de la salle. Quasi débutant – pourtant d’un certain âge – , Michel Wichegrod*, un jour qu’il faillit tomber à la renverse en photographiant un masque antique, a trouvé son style dans le bougé, proche du tremblement, pas loin du vertige de ses neurones d’asperger (il ne s’en cache pas et cela ne l’empêche pas de communiquer, ne serait-ce qu’avec quelques personnes choisies par lui). Dit ainsi, le genre de ses photos semble facile à imiter. Je ne m’y risquerais pas. Je me suis contenté d’acquérir un tirage de sa toute première, la bien nommée « Premier né ». Au détour d’un reflet, j’ai tenté de lui voler son âme. Portrait de Michel Wichegrod, Chabeuil, 2023 © Arnaud Baumann *Son site rassemble toutes ses chutes volontaires : https://www.michelwichegrod.com Serge Lutens Je n’ai pas l’ambition de faire découvrir de nouveaux talents. Ils sont accessibles d’un clic intelligent sur Internet. L’histoire de la photographie est mince, encore en train de s’écrire, en comparaison à celle de la peinture qui nous impose la connaissance universelle d’incontournables Léonard de Vinci, Van Gogh ou Picasso. Idem pour la musique où les exemples ne manquent pas. Je serais tenté d’évoquer des photographes dont l’œuvre, pourtant incontestable, semble un peu oublié. Pas ceux, archi-connus au travers d’une photo emblématique – Giacomelli et ses curés valsant dans la neige – , ou pour un ensemble thématique tel celui d’Elliot Erwitt et ses chiens… Quoique, son travail de commandes institutionnelles en couleur – remarquable – nous était assez méconnu avant l’exposition en 2023 au Musée Maillol. Discutant récemment avec un ami collectionneur dont la culture photographique est plus pointue et vaste que la mienne, je constatais avec surprise qu’il n’avait jamais entendu parler de Serge Lutens* en dehors de son nom de parfumeur. À la recherche de « S.L. actualité » sur le Net, j’ai été surpris de ne trouver que des flacons. Pas de site à son nom autre que celui du parfumeur. À moins d’y adjoindre le terme « photographie », tant de jeunes photographes passeront donc à côté d’un style qui m’a toujours impressionné de beauté et de créativité. Quelques liens renvoient à des publications anciennes… Pour les plus récentes, le Podcast France Culture « À voix nue » de 2013, rediffusé en 2022 et son film « Les Stars » projeté à l’auditorium de la MEP en 2019… La mode n’étant pas mon domaine, je risquerais de choquer en prétendant que Lutens pourrait rivaliser d’intérêt avec Avedon ou Newton sur ce créneau et que son inspiration lointaine pourrait venir de Man Ray. Ce dernier, lui, est définitivement ancré à l’histoire de la photo. Comme d’autres le sont à celle de la peinture ou de la musique. L’avenir dira si Lutens doit rester dans l’ombre du parfumeur. *Serge Lutens sur Pinterest https://www.pinterest.fr/Lileeh_/serge-lutens/ Alain-Rivière Lecoeur © Alain Riviere Suite à mon échange avec le collectionneur, Didier Muller, je lui ai demandé de me faire découvrir un talent de son choix. Son attrait pour les photos de Alain-Rivière Lecoeur* m’a conduit à me livrer à une expérience ludique. Prenant en exemple ses mises en scène qui nécessitent des moyens d’éclairage et de maquillage conséquents, j’ai lancé un prompt sur l’application IA Firefly d’Adobe. Je vous livre le résultat le plus approchant. Il faut prendre en considération que cet – outil d’origine américaine – interdit les mots « torse nu » et autre « nudité ». Quant au cadrage, il fait un peu ce qu’il veut. Quelle sera l’appréciation sur ces images par des yeux du futur ? Ceux, nés avec les images artificielles, auront-ils la même exigence que nous avons, riches de nos bagages culturels et de notre éthique ? Auront-ils encore l’esprit critique pour faire la différence entre le réel et le virtuel qui ne manquera pas d’avoir progressé ? Chairs de Terre © Alain Riviere *Site de Alain Rivière-Lecoeur http://www.alainrivierelecoeur.com Sandro Miller Je ne suis pas le premier à évoquer ce photographe autodidacte – et sa série avec Malkovich – dont la notoriété n’a que faire de mes commentaires. Exposées dans le monde entier, ses photographies n’ont été vues que par un public français averti, celui de Paris Photo durant 3 jours en 2020 ou des Rencontres d’Arles en 2015, le site « 9 Lives » signalant une exposition en Australie en 2016. Ses portraits, en collaboration avec John Malkovich*, s’ils représentent une double performance – d’acteur et de metteur en scène – ont l’intérêt de nous plonger dans les œuvres les plus remarquables des maîtres du portrait. Autrement dit, cette série mériterait une exposition itinérante en France, qui aurait l’avantage d’attirer un large public tout en lui offrant une vision ludique sur l’histoire de la photographie. L’une des plus troublantes copies est la photographie de John Ford / John Malkovich. Au point de se demander où se trouve l’original ? > Voir le portrait de John Ford / Malkovich façon Avedon par Sandro Miller > Voir le portrait original de John Ford par Richard Avedon À la vue de cette série de photographies de Miller et Malkovich à la façon de …, la version des jumelles de Diane Arbus m’a inspiré l’envie de fricoter encore avec l’IA. Cette tentative, particulièrement ratée, semble prouver que le logiciel a encore l’intelligence de ne pas copier à la lettre – malgré toute ma mauvaise volonté de l’y pousser – une image tellement célèbre, que le respect des droits d’auteur lui interdit le plagiat. Les jumelles générées par l’IA > Voir la photographies des jumelles de Diane Arbus > Voir la version des jumelles / Malkovich par Sandro Miller : *Sandro Miller et Malkovich, parution dans « Numéro » 244 de 2020 : https://www.numero.com/fr/photographie/john-malkovich-sandro-miller-livre-homage-to-photographic-masters-skira-rizzoli-dali-mick-jagger-andy-warhol-einstein-marilyn-monroe Hervé Di Rosa Hervé Di Rosa pour la série « Artiste peint », 2013 © Arnaud Baumann Dernier coup de cœur et non des moindres, pour le peintre Hervé Di Rosa. En plus d’être un maître de la Figuration libre, l’artiste à l’œuvre prolifique et à la parole brillante, est une personnalité généreuse sans cesse à l’affut d’expressions et techniques artistiques d’autres cultures. Sa démarche sincère envers les Arts modestes reçoit un grand coup de projecteur alors que le Centre Pompidou lui ouvre ses portes à l’occasion d’une donation (exposition « Le passe-mondes », du 28 février au 26 août 2024). C’est un peu du MiAm (Musée international des Arts modestes) qui entre à Beaubourg. Le musée MIAM à Sète, une création Di Rosa et Bernard Belluc : https://miam.org/category/fr/le-musee/ Hervé Di Rosa et son portrait en « Artiste peint » © Arnaud Baumann Marque-page0
L'Invité·e La revue FemmesPHOTOgraphes est notre invitée de la semaine ! Une fois n’est pas coutume, cette semaine nous n’accueillons pas un·e mais plusieurs invité·es. Pour la sortie de leur tout dernier et ...
L'Invité·e Carte blanche à Anaïs Viand : Être femme et indépendante et non parisienne et jeune Pour clore cette carte blanche éditoriale, notre invitée de la semaine, la journaliste et curatrice indépendante Anaïs Viand, saisit cette opportunité offerte ...
L'Invité·e Carte blanche à Anaïs Viand : Les source intranquilles, Raphaëlle Peria Pour sa troisième carte blanche, notre invitée de la semaine, la journaliste et curatrice indépendante Anaïs Viand, apporte un focus particulier sur ...
« Chaque vie est une histoire », 13 artistes internationaux pour lever le voile au Musée national de l’histoire de l’immigration 3 jours ago
Dernier chapitre d’une trilogie familiale, le photographe Pierre-Elie de Pibrac en Israël (Episode 4) 22 janvier 2025
« Chaque vie est une histoire », 13 artistes internationaux pour lever le voile au Musée national de l’histoire de l’immigration 3 jours ago