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Pour sa deuxième carte blanche, notre invitée, la fondatrice et directrice des Ediciones Anómalas, Montse Puig partage avec nous le travail de quatre jeunes photographes. En 2012, lorsque Montsé a créé sa maison d’édition dédiée à la photographie elle souhaitait consacrer une part particulière à l’édition de nouveaux auteurs et les accompagner pour la réalisation de leur toute première publication… Aujourd’hui, elle nous présente quatre d’entre eux : Salvi Danés, Irene Zottola, Camilla de Maffei et Sebastián Bruno. Des noms à retenir !

L’un des impératifs que je me suis fixés quand j’ai créé cette maison d’édition était de miser sur les premiers livres de photographes peu connus. Ce qui donne du sens à mon travail d’éditrice, c’est sans aucun doute de publier de nouveaux auteurs aux côtés de grands noms comme Joan Fontcuberta, Navia, Castro Prieto, Luis González Palma, etc.
Les accompagner dans leur première publication et suivre ensuite leur évolution est très gratifiant. Depuis longtemps, il est clair pour moi qu’il faut travailler avec des photographes engagés dans leur travail et, en ce sens, j’ai pu suivre de près la progression de beaucoup d’entre eux.
C’est le cas de :

Salvi Danés. Transmontanus

Rien de ce que fait Salvi Danés (Barcelone, 1985) ne me laisse indifférente. En 2014, nous avons publié son premier livre, « Transmontanus », et depuis, sa capacité créative, sa maîtrise du langage photographique et sa façon de se consacrer à la photographie, loin de tout, n’ont pas cessé de m’étonner. « Transmontanus » est peut-être à ce jour son œuvre la plus introspective et la plus poétique. Il s’agit d’un journal intime et d’une rencontre avec le paysage de son enfance, où il revient régulièrement.
Depuis, Salvi a publié plusieurs livres et a participé à plusieurs projets et expositions, des résidences et des travaux collectifs.

https://salvidanes.com/home

© Salvi Danés

© Salvi Danés

© Salvi Danés

Irene Zottola. Icaro

Nous avons eu la chance de publier le premier ouvrage d’Irene (Madrid, 1986), « Ícaro », en 2020, quand a remporté le concours Fotocanal que nous organisions avec la Communauté de Madrid. Le jury a été unanime pour ce travail mêlant différents matériaux, images et textes pour composer un hymne à la liberté, au désir humain de voler, à la fragilité. Une métaphore puissante, si l’on tient compte du fait que nous l’avons publié en 2020.
Depuis, Irene n’a pas cessé de travailler, nous avons pu la voir dans plusieurs expositions et elle a plusieurs projets en cours, que j’attends chaque fois avec impatience.

https://www.irenezottola.com/

© Irene Zottola

© Irene Zottola

© Irene Zottola

Camilla de Maffei. Delta

Si je connais le travail de Camilla (Cles, Italie, 1981) depuis longtemps, ce n’est qu’en 2022 que nous avons pu publier son premier livre, « Delta », qui a remporté le prix Mallorca pour la photographie contemporaine en 2021.
C’est un projet au long cours, dans lequel Camilla a exploré le delta du Danube, la relation de ses habitants avec un environnement souvent inhospitalier, comme le sentiment d’habiter un lieu.
Lors d’une conférence qu’elle a donnée à San Telmo, j’ai trouvé particulièrement révélateur de l’entendre parler de son travail, de ce delta fluvial qui représente l’essence de l’Europe et se termine dans un endroit dont beaucoup d’entre nous ne savent presque rien,

http://www.camillademaffei.com/

© Camilla de Maffei

© Camilla de Maffei

© Camilla de Maffei

Sebastián Bruno. Duelos y Quebrantos

Nous avons rencontré Sebastián Bruno en 2013, pendant le lecture de portfolio de Voies Off à Arles. À l’époque, il était encore étudiant en photographie au Pays de Galles, mais son travail était déjà très prometteur. En 2018, nous avons publié son premier livre : « Duelos y Quebrantos », un voyage sur les traces de Don Quichotte dans la Mancha.
Rien ne pouvait me faire plus plaisir que de publier son deuxième livre : « Ta-ra », un projet sur lequel Sebastián a travaillé pendant les douze années qu’il a passées au Pays de Galles, dont il nous avait montré le début à Arles en 2013.
Déjà, dans « Duelos y Quebrantos », Sebastián posait les bases sur lesquelles repose son travail : l’observation des lieux et de leurs habitants, parfois teintée d’incompréhension mais toujours avec de la complicité, de l’humour, une ambivalence dans son regard et une constante curiosité pour l’être humain.

https://sebastianbruno.com/

© Sebastián Bruno

Hombre elegante © Sebastián Bruno

Casa © Sebastián Bruno

La Rédaction
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