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Partager Partager Temps de lecture estimé : 9minsUne importante réflexion est menée par Matthieu Lelièvre autour de la collection du macLyon comme en témoigne les nouvelles expositions : « Incarnations » sur la place du corps et sa perception, Rebecca Ackroyd dans le prolongement de la dernière Biennale ou la carte blanche de Marilou Poncin qui pointe les fantasmes encouragés par les réseaux sociaux dans des installations immersives séduisantes et déroutantes. De plus Matthieu Lelièvre nous dévoile la programmation 2024 qui amorce des dialogues autour des collections d’Antoine de Galbert ou du British Council dans le cadre d’un projet de coopération culturelle post brexit, des liens qui unissent le macLyon avec la Ikon gallery et des liens entre les villes de Lyon et de Birmingham. Des enjeux tout à fait passionnants et inédits. Il a répondu à mes questions. Vue de l’exposition Incarnations, Le corps dans la collection du macLYON, Acte 2 au macLYON du 22 septembre au 7 janvier 2023. Oeuvre d’Alain Séchas, Professeur Suicide, 1995. Dépôt du FNAC au macLYON Vue de l’exposition Incarnations, Le corps dans la collection du macLYON, Acte 2 au macLYON du 22 septembre au 7 janvier 2023. Oeuvres, de gauche à droite : Hans Neleman, Hemi Te Peeti (James Patariki), Iwi : Te Arawa, Ngati Raukawa, Moko-Maori Tatoo, 1999 ; Hans Neleman, Reha Hake, Iwi : Ngai Tuhoe, Moko-Maori Tatoo, 1999 ; Sunday Jack Akpan, Chef EFIK, 1989 Vue de l’exposition Incarnations, Le corps dans la collection du macLYON, Acte 2 au macLYON du 22 septembre au 7 janvier 2023. Oeuvres de gauche à droite : Edi Dubien, Guerrier, 2020, Edi Dubien Gardien, 2020, Claire Tabouret, Makeup (Yellow Shirt), 2021 Vue de l’exposition Incarnations, Le corps dans la collection du macLYON, Acte 2 au macLYON du 22 septembre au 7 janvier 2023. Oeuvres de : à gauche, Smaïl Kanouté, Never Twenty-One, 2019 ; à droite, Maxwell Alexandre, Sem título (Novo poder) II, Série Pardo é Papel 2019 Incarnations : Le Corps dans la collection, Acte II : quels enjeux ? Si le premier acte adoptait un parti pris phénoménologique, le second explore la question du corps, sa perception par les artistes, sa portée sociale et politique à travers des œuvres emblématiques de la collection, qu’elles soient connues ou au contraire moins attendues. L’intérêt de notre démarche a été de recontacter certains artistes afin de réactualiser plusieurs protocoles ou mises à jour technologiques. Incarnations traduit cette présence du corps dans le monde et dès le début du parcours avec Marina Abramović et Ulay soulignant l’interdépendance des corps mais aussi la tension à travers l’arc et la flèche pointée. Nous avons voulu créer un parcours sensible et intuitif avec des clés de lecture proposées dans les cartels autour d’une volonté de dialogue entre les œuvres. Les sculptures de l’artiste nigérian Sunday Jack Akpan nous accueillent : des pierres tombales à l’effigie du défunt pour des notables ou chefs traditionnels qui renvoient à une position de pouvoir à travers certains symboles vestimentaires vernaculaires ou plus contemporains. Il est intéressant de noter que cette œuvre a été révélée à l’occasion de l’emblématique exposition Les Magiciens de la Terre. Acquise par Thierry Raspail, elle retrace aussi l’histoire de la collection du macLyon. L’œuvre est mise en dialogue avec les photographies de Hans Neleman qui est allé à la rencontre de Maoris pour rendre hommage à la culture du tatouage (ta moko) selon un protocole bien précis. Une pratique singulière qui s’inscrit collectivement. Le corps entravé par le poids des normes sociales ou des discriminations traverse un grand nombre d’œuvres comme avec Sylvie Selig, artiste redécouverte lors de la dernière Biennale ou Maxwell Alexandre qui redonne un visage au personnes issues des minorités, artiste que j’ai exposé ici pour la première fois en 2019. L’artiste Strachan Tavares documente la vie d’une astronaute homosexuelle gommée par les récits officiels selon son parti pris d’exhumer ces histoires invisibilisées. Smaïl Kanouté s’inscrit dans le mouvement Black Lives Matter à travers sa video Never Twenty-One autour des violences et de la territorialisation dont sont victimes les personnes racisées. La question du masque, du modèle est explorée dans le dernier chapitre de l’exposition avec des artistes comme Ed Adkins autour du système de valeur des réseaux sociaux. Vue de la carte blanche à Marilou Poncin, « Perfection is a lie to play with », au macLYON du 22 septembre 2023 au 7 janvier 2024 Chez Marilou Poncin également présente dans le hall du musée, il s’agit du formatage des corps et critères de beauté à l’ère d’instagram et de l’influence digitale. En face la Makeup série de Claire Tabouret et ce maquillage débordant qui dérange. De même chez Bruce Nauman et le maquillage de l’acteur qui se projette en de multiples identités. La question de la pop star et de ses fans est esquissée par les portraits de Yoko Ono et John Lennon qui renvoient aussi à la rétrospective de Yoko Ono de 2016. Le super-héros et ses humeurs (Erro, Mel Ramos) jusqu’à ORLAN qui se livre à ses opérations chirurgicales-performances bousculent et réinventent les codes. Sans oublier dès l’entrée du musée les sculptures morphologiques de l’artiste espagnole Eva Fabregas présentée à la dernière Biennale et qui a une importante actualité. Vue de l’exposition Rebecca Ackroyd, Vitesse d’obturation au macLYON du 22 septembre 2023 au 7 janvier 2024. Courtesy Peres Projects Vue de l’exposition Rebecca Ackroyd, Vitesse d’obturation au macLYON du 22 septembre 2023 au 7 janvier 2024. Courtesy Peres Projects Rebecca Ackroyd « Vitesse d’obturation » La sculpture est entrée dans les collections en 2019 après la Biennale et selon notre volonté de faire dialoguer l’artiste avec les collections, l’invitation était double : à la fois faire dialoguer l’artiste avec sa propre œuvre et la remercier de son don sachant que nous sommes avec le musée de Hanovre ses premières expositions institutionnelles. Nous voulions aussi avec Isabelle Bertolotti répondre à l’invitation de Sylvie Ramond, directrice du musée des Beaux-arts autour de l’exposition prochaine qui s’intitule « Formes de la ruine. Je connaissais aussi les pastels de l’artiste autour de morceaux de corps à la fois abstraits et violents. Elle a cette capacité à traiter à la fois de la notion de l’obsolescence biologique et mécanique. En réfléchissant sur la ruine du corps, elle interprète son œuvre qui ressemble à un crash d’avion. Elle reste une artiste très intuitive et organique et parle de peau, d’intérieur-extérieur, de respiration… L’œuvre centrale a été créée pour les anciennes usines Fagor, un endroit visuellement très saturé et meurtri avec la fin d’une industrie. Un moment de transition reflété par l’installation entre apparition et disparition. Les yeux des aquarelles viennent mettre en exergue cette temporalité de l’événement. Ce qui explique le choix du titre Temps d’obturation. Une image très précise, celle de la persistance rétinienne. Un temps de capture qui persiste dans la mémoire. Les prochaines expositions : La Collection Antoine de Galbert La collection est le cœur du musée et nous réfléchissons à comment la faire vivre. En termes de répartition de l’espace nous allons consacrer l’ensemble du 2ème étage à la collection d’Antoine de Galbert dans le prolongement de l’exposition du musée des Beaux-arts engagée par Sylvie Ramond. Avec « Capharnaüm » l’idée est de montrer la singularité de son goût avec des artistes de l’irrévérence et de l’humour comme : Jane Alexander, Sara Bichao que nous avons déjà montrée, Myriam Cahn, Marcel Dzama, John Isaacs, Richard Jackson, Mari Katayama,… Sylvie Selig notre héroïne pour laquelle nous lançons une souscription…et autres signatures incontournables. Collections du British Council et du macLyon Ce projet s’inscrit dans nos liens privilégiés avec l’ancien directeur de la Ikon Gallery Jonathan Watkins. Mélanie Pocock, directrice artistique de la galerie a été invitée avec d’autres commissaires pour l’exposition Jeune création internationale à l’IAC lors de la dernière Biennale. De plus, la ville de Birmingham est jumelée avec Lyon. Depuis le brexit, plusieurs institutions anglaises ont cherché à mettre en place des programmes pour poursuivre ces échanges. Dans ce cadre, un programme a été imaginé par le British Council Imaginons ensemble : UK-France Spotlight on Culture 2024 qui apporte un large soutien financier à cette exposition. Ces œuvres vont dialoguer avec celles de la collection du macLyon autour du thème de l’amitié : Friends in Love and War- L’Eloge des meilleur.es ennemi.es. Nous sommes heureux d’accueillir des œuvres emblématiques de Tracey Emin, Lynette Yiamon-Boakye, Sonia Boyce.. L’exposition partira ensuite à Birmingham à la Ikon Gallery. Appel à souscription River of no return de Sylvie Selig Le budget représente deux ans de fonctionnement du musée c’est pourquoi nous nous tournons vers l’aide de mécènes en plus de la participation de la ville et de l’État. Nous voulons proposer autour de cette campagne de crowdfunding, une découverte collective au fur et à mesure, chaque euro déposé étant relié à un film déployant l’œuvre en train de se faire. L’œuvre d’une totalité de 140m se décompose en 10 rouleaux. Elle va être présentée au 1er étage sous la forme d’un grand labyrinthe. L’ensemble propose une histoire de l’art au 29ème siècle à travers plusieurs personnages qui remontent une rivière et se trouvent confrontés à différents enjeux. D’autres productions de l’artiste (sculptures, textiles, dessins..) seront également présentées. INFOS PRATIQUES : Incarnations : Le Corps dans la collection, Acte II Rebecca Ackroyd « Vitesse d’obturation » Aya Takano « Nouvelle mythologie » Jusqu’au 7 janvier 2024 Musée d’art contemporain Lyon Cité Internationale, 81 Quai Charles de Gaulle 69006 Lyon https://www.mac-lyon.com/ > A suivre en complément : interview de Marilou Poncin, carte blanche Favori0
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