Carte blanche à Christophe Calais : Hommage au photographe Michel Laurent

Temps de lecture estimé : 3mins

Pour sa deuxième carte blanche, notre invité de la semaine, le responsable éditorial des projets spéciaux photos de l’AFP, Christophe Calais, a souhaité ressortir un livre de sa bibliothèque : « Je pense à vous » de Michel Laurent. L’occasion de rendre hommage à ce photojournaliste français tué au Vietnam le 27 avril 1975, un mois avant de célébrer ses 29 ans. Il sera le dernier journaliste à perdre la vie lors de la guerre du Vietnam, qui s’achèvera quelques jours plus tard… Malgré sa courte carrière, il avait remporté le prix Pulitzer en 1972.

La bibliothèque de Christophe Calais

Ma bibliothèque est mon jardin secret. J’ai longtemps dépensé mon argent à récolter des livres de photographie et mon temps libre à traquer des éditions originales que je ne pourrais plus m’offrir aujourd’hui. Pour cette carte blanche, je regardais donc ma bibliothèque et entre les ouvrages de grands noms de la photographie, mon œil s’est posé une fois de plus sur ce bijou, « Je pense à vous » de Michel Laurent.

Publié en novembre 1994, aux éditions du Seuil, ce livre constitue, comme il est écrit dans la préface, « … un saisissant témoignage sur le métier de grand-reporter et sur l’actualité mondiale de la décennie 1965-1975, qui fut celle, mythique, du photoreportage. »

Tué en avril 1975 au Vietnam, à l’âge de 29 ans, en plein reportage pour l’agence Gamma, Michel Laurent fut un grand photographe français. Il avait obtenu, entre autres, le prestigieux prix Pulitzer, à l’âge de 27 ans, avec Horst Faas, pour leur série Mort à Dacca. Il avait commencé à travailler pour l’Associated Press à l’âge de 16 ans…

Livre de photographies, livre de correspondance surtout car il rassemble bon nombre de lettres que Michel Laurent adressait à sa femme Michèle. Des lettres rédigées sur papier à en-tête d’hôtels du bout du monde, de l’Intercontinental de Dacca, à l’Europa de Belfast ou l’Hôtel Caravelle à Saigon. Des lettres d’une élégance folle, portées par le vouvoiement entre les époux. Des lettres terriblement émouvantes, régulièrement signées « Ton homme, Michel ». Les lettres d’un père aussi, « …et moi je garderais notre fille Justine. J’ai tellement envie de la promener dans son landau, faire le tour de notre beau quartier et de voir tous ces cons rigoler ! »

INFORMATIONS PRATIQUES
« Je pense à vous »
Michel Laurent
Éditions du Seuil, 1994
https://www.seuil.com/ouvrage/je-pense-a-vous-michel-laurent/9782020224802