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Il aura fallu moins de quinze jours pour que l’exposition “Benzine Cyprine”, de l’artiste photographe toulousaine Kamille Lévêque Jégo, présentée a la galerie nîmoise NegPos, soit vandalisée. Cette série, résolument féministe, dénonce les violences faites aux femmes à travers une fiction photographique mettant en scène un gang de jeunes filles luttant contre le machisme. Cela ferait presque sourire… Cette attaque misogyne prouve la volonté de censurer une œuvre engagée, dérangeante pour ces courageux vandales.

© Kamille Lévèque Jego / Courtesy NegPos Galerie

Les dégradations n’auront pas eu raison de la détermination de l’équipe dirigée par Patrice Loubon : à partir du 27 juin, l’exposition sera de nouveau accessible au public. Des travaux pour réhabiliter les locaux ont été nécessaires et de nouveaux tirages ont été produits pour remplacer ceux qui avaient été détruits ou tagués. L’exposition sera visible jusqu’au 15 octobre, afin de permettre au plus grand nombre de la découvrir.

© Kamille Lévèque Jego / Courtesy NegPos Galerie

© Kamille Lévèque Jego / Courtesy NegPos Galerie

À travers cette série, cinq jeunes femmes forment un gang fictif, symbole de résistance face à l’oppression masculine. Ce projet, conçu comme un manifeste visuel, explore une féminité libre, affranchie des codes imposés.

« Le but de cette exposition est de célébrer une féminité flamboyante, redoutable. Une féminité qui peut aussi incarner la virilité. Cela dérange, visiblement. Certains ne supportent pas qu’on remette en cause leur vision de ce que doit être une femme. » – Kamille Lévêque Jégo

La galerie NegPos,, a choisi de ne pas céder à l’intimidation. Association à but non lucratif, elle lance un appel à la solidarité, notamment à la communauté photographique, pour l’aider à surmonter cette épreuve.
Une campagne de dons est ouverte sur la plateforme HelloAsso :
👉 Faire un don en cliquant ici :
https://www.helloasso.com/associations/negpos/collectes/aidez-nous-a-reconstruire-notre-association

Chaque contribution, même modeste, est précieuse, d’autant que la galerie, comme beaucoup de lieux culturels, subit une forte baisse de subventions publiques.

L’art est aussi un acte politique. Soutenir celles et ceux qui créent, exposent, résistent, c’est défendre la liberté d’expression. Chaque œuvre vandalisée est un message qu’on tente de faire taire. Y répondre, c’est refuser l’effacement.

Les éditions Images Plurielles vont publier prochainement le livre « Benzine Cyprine. À découvrir en prévente à la galerie.

INFORMATIONS PRATIQUES

ven27jui(jui 27)10 h 00 minmer15oct(oct 15)18 h 00 minKamille Lévèque-JégoBenzine CyprineNEGPOS, 1, cours Némausus 30000 Nîmes

À LIRE
La galerie NegPos visée par une attaque misogyne après l’ouverture de l’exposition “Benzine Cyprine”

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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