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Partager Partager Interview Art ContemporainOtherSide Rencontre avec Aurélie Voltz, directrice du Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne Marie-Elisabeth De La Fresnaye5 mars 2019 Temps de lecture estimé : 6minsNous rencontrons Aurélie Voltz qui a pris la tête du MAMC+ Saint Etienne Métropole à 44 ans au moment où l’institution fête ses 30 ans. Après le musée d’art moderne de la Ville de Paris, le Palais de Tokyo et un passage à Berlin, elle a bien l’intention de revaloriser la visibilité de cette collection qui arrive juste après celle de Beaubourg ! Rencontre avec celle qui compte faire bouger les lignes sous une parfaite élégance, tout en frappant fort avec l’invitation lancée à Anish Kapoor alors que la tempête Versailles était tout juste tarie. « Je crois à l’éducation du regard » – Aurélie Voltz 1. Retour sur les 30 ans du musée : passé, présent, futur -Célébrer un territoire, le colloque exceptionnel « 30 ans et maintenant » L’anniversaire a permis de mesurer 30 ans d’aventures, d’expositions, d’artistes, de lieux impliqués.., une histoire très attachée au territoire dont l’adhésion a toujours été forte. L’enjeu était aussi de remettre en avant l’importance de ce musée au niveau national à travers un partenariat avec le Centre Pompidou qui va devenir pérenne et dont « Design et merveilleux » est le premier signal. Revenir sur le devant de la scène par la place même et le rayonnement de notre collection qui dépasse largement nos frontières. Les 30 ans c’est avant tout souligner la vocation de St Etienne de défricheur de talents, des artistes chez qui l’on sent une vraie fierté d’appartenance, comme en ce moment avec Damien Deroubaix par exemple que nous exposons. Comment St Etienne et son réseau culturel et universitaire (école qui est devenue école d’art et de design) a favorisé l’émergence de toute une scène. -Trouver de nouveaux supports pour attirer le public de demain Internet et le numérique, le grand défi ! à savoir être présent sur les réseaux sociaux, être à l’écoute des attentes de tous les publics dont les jeunes comme à l’instar de l’Opéra Garnier qui se tourne vers ce public, un enjeu qui est aussi le nôtre à travers des actions et campagnes ciblées. Les vidéos d’artistes que l’on poste sur les réseaux et qui sont beaucoup regardées.., toute sorte d’animations tournées vers la génération de demain. -Ouvrir à d’autres formes d’art et de culture Comment on relie une exposition à de la danse, de la musique, de la littérature, du théâtre.. Cela me tient particulièrement à coeur et sera décliné dans la programmation à venir 2. Accrochage à valeur de manifeste « Vingt-quatre heures de la vie d’une femme » A partir d’une sélection de 250 œuvres de 135 artistes réparties sur plus de 1000m²et une approche volontairement narrative, se joue un cheminement à la fois chronologique (début, milieu et fin) et horaire dans les salles visuellement et géographiquement et selon différents chapitres. On suit l’écoulement du temps de l’éveil pour terminer par la nuit, les rêves. Le parti prix de départ était aussi de conduire un public parfois un peu réfractaire à l’art contemporain vers l’art moderne et plus ancien pour pouvoir mieux appréhender cet ancrage historique. Au delà de cela, la lecture reste ouverte avec des thématiques très proches des préoccupations sociétales actuelles : la relation au monde, au travail, à la consommation, l’émancipation des femmes, les notions de genre.. Mais avant tout c’est engager le spectateur en tant que personne, lui donner les clés pour le conduire à faire des rapprochements, des passerelles entre les courants, les artistes, les époques et développer son sens critique. 3. Quelle place offrir à l’émergence ? Donner carte blanche c’est donner une liberté totale dans un espace à un artiste en milieu de carrière comme avec Damien Deroubaix ou Gyan Panchal prochainement et publier un catalogue en parallèle. C’est aussi mettre en avant les plus jeunes, comme avec Maxime Duveau,invité par la 8ème édition du Prix des partenaires, dont c’est la première exposition personnelle. Fin 2019, nous exposerons aussi l’artiste hong-kongaise Firenze Lai âgée de 35 ans, qui développe un travail de peinture autour de nos comportements et habitus sociaux. 4. Synergies et partenariats avec le territoire Liens immédiats qui se voient renforcés avec La Biennale Internationale de Design de St Etienne et l’Ecole Supérieure d’Art et de design de St Etienne dans ce dialogue Arts & Crafts et numérique avec « Design et merveilleux », et dans l’enseignement et les travaux de recherche des étudiants mis en place avec Romain Mathieu professeur et commissaire de l’exposition Supports/Surfaces au Carré d’Art de Nîmes en 2017. Je souhaite aussi amorcer un partage de projets autour de la performance en art contemporain et Continuer à montrer la collection à l’étranger comme nous l’avons fait en Chine. Enfin je cherche encore à trouver la meilleure formule pour montrer l’art aux plus jeunes. 5. Temps forts et accélérateurs de parcours Jean de Loisy avec lequel j’ai travaillé assez tôt au moment de son projet sur la Beauté à Avignon. Il m’ a donné cette envie d’une vision globale de l’art. Traverser les territoires, faire se rencontrer des objets de toutes provenances et horizons. Une vraie révélation qui m’a certainement guidé jusqu’à aujourd’hui avec « 24 heures de la vie d’une femme ». Suzanne Pagé qui m’a permis à regarder et à accrocher. La place à trouver, l’importance de la lumière, cette rigueur où tout se joue au premier regard. Hans Ulrich Obrist pour son énergie, son foisonnement mental et intellectuel, sa boulimie pour l’art. On ne reste pas indemne d’une telle rencontre ! Jérôme Sans pour son dynamisme, son attachement aux artistes, son optimisme. Et pour conclure, Si vous remontiez à votre 1er choc esthétique Ce ne serait pas forcément lié à l’enfance mais à la figure de Joseph Beuys découvert au cours de mes études avec Bernard Blistène mon professeur à l’Ecole du Louvre. Beuys m’a apporté le sens du matériau, l’énergie du cuivre et l’odeur incroyable de la graisse et du feutre (sa pièce à Pompidou) ainsi que le côté chamane. Un choc encore très présent. Un artiste qui synthétise l’idée que je me fais de l’art. INFOS PRATIQUES : – Vingt-quatre heures de la vie d’une femme – Design et merveilleux - Damien Deroubaix - Maxime Duveau - De Monet à Soulages Musée d’art moderne et contemporain Saint-Etienne Métropole Rue Fernand Léger 42270 Saint-Priest-en-Jarez A LIRE Rencontre avec Aurélie Voltz, directrice du musée d’moderne et contemporain de Saint Etienne Métropole (MAMC+) Marque-page1
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