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Les noms des lauréat·es du Prix ISEM de la photographie documentaire dévoilés

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Bien que l’édition 2020 du festival ImageSingulières n’ait pu avoir lieu ce mois de mai – face à la crise sanitaire – les organisateurs ont souhaité maintenir le Prix ISEM. Visant à soutenir deux photographes travaillant dans le documentaire, ce prix récompense cette année Christian Lutz pour le Grand Prix ISEM 2020 doté de 8000€ et Julia Gat, Prix Jeune Photographe 2020 d’un montant de 2000€.

Le Grand Prix ISEM 2020 vient d’être attribué au photographe suisse Christian Lutz pour son projet « Citizens ». Ce travail documente les mouvements populistes en Europe, dont les « arguments nous renvoient à nos frontières physiques et symboliques ; préparent le terrain de la guerre sociale, des phobies, des asphyxies de la pensée et du lien humain », écrit le photographe qui s’est déjà rendu depuis plusieurs années en Hongrie, au Royaume-Uni, en France, en Pologne, en Autriche, en Allemagne et en Suisse, « sur des lieux (des villes) dont les municipalités sont entre les mains de partis populistes de droite glissant pour certains vers le fascisme ». Grâce au prix d’un montant de 8000€, le photographe va continuer son périple en Italie, Espagne, Grèce, Serbie et en Slovaquie. Ce travail sera exposé en 2021 au festival photographique de Sète, ImageSingulières.
http://www.christianlutz.org/

Les projets de quatre autres photographes ont également retenu l’attention du jury pour ce Grand Prix :
Brigitte Grignet (Belgique), avec un travail sur la Pologne à l’heure du parti ultraconservateur, le PIS
– Cristóbal Olivares (Chili) sur les violences exercées à l’encontre des Mapuches au Chili, violences autant psychologiques que policières ;
Alessandro Penso (Italie) sur les camps de réfugiés du centre de l’Europe, notamment traversés par l’épidémie du coronavirus ;
Mélanie Wenger (France) qui raconte l’industrie de la chasse aux animaux d’Afrique aux États-Unis à travers l’histoire d’une famille de ranchers texans.

Le Prix Jeune Photographe qui récompense un·e jeune photographe résidant en France, de moins de 26 ans, a été remis cette année l’a photographe israélienne vivant à Marseille, Julia Gat avec sa série Upbringing. La série primée documente l’enfance épanouie : des jeunes, en plein jeu ou en voyage, animent ces corps libres, débordants d’énergie. Leurs dynamiques de groupe, à la limite de la chorégraphie, me servent comme terrain de recherche visuelle sur la relation de l’individu à son environnement. Les contrastes et couleurs vives reflètent la pureté de leur quotidien, une certaine fraîcheur. La particularité de ces enfants repose sur leurs environnements éducatifs : des modèles alternatifs.

Depuis 2010, je photographie le quotidien de mes frères et soeurs qui sont non-scolarisés : grandissant dans une structure personnalisée, nous avons suivies des cours et des activités choisis par rapport à nos propres centres d’intérêt. En 2014, j’élargi ma pratique et documente la communauté des familles non-scolarisées en France et en Israël.Une sensation de liberté et de curiosité ludique stimule le développement, le changement, l’apprentissage. Upbringing va au-delà de la documentation traditionnelle pour représenter l’enfance d’une manière inédite : il permet ainsi de questionner notre perception du processus éducatif, surtout lorsque l’apprentissage se retrouve dans tous les aspects de la vie. Au fil des années, le projet développe une volonté de mettre en lumière la multiplicité des formes éducatives, dans ce monde en transition. La série continue donc en 2018, au sein de l’école Montessori De Korg à Rotterdam, avec le souhait de s’ouvrir à d’autres structures alternatives dans le futur.
Upbringing est une invitation ouverte à jeter un regard actif sur le monde autour de nous, une contemplation de ces moments d’entre-deux qui composent notre quotidien. En contribuant à la discussion sur la photographie comme catalyseur de changement positif, Upbringing célèbre la recherche d’innovation dans l’éducation, la possibilité d’une enfance plus libre.

Deux autres travaux ont aussi particulièrement retenu l’attention du jury :
Benoît Durand, sur les ravages du chlordécone, un pesticide organochloré toxique, aux Antilles
Lauren Pearso sur un groupe de militant.e.s anarchistes, féministes, anticapitalistes vivant de squatt et d’actions sociales.

Les Prix ISEM de la photographie documentaire sont attribués chaque année par le festival ImageSingulières, l’ETPA et Médiapart.

http://prixisem.imagesingulieres.com/laureats.php

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Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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