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Partager Partager Temps de lecture estimé : 6minsL’élan des galeries venues des quatre coins du monde : Dubaï, Chicago, Téhéran, Tokyo, Dakar, Zurich, Alger, Vienne, Berlin… et le retour dans un hôtel particulier avenue Victor-Hugo signe une très belle édition 2021. Les français sont minoritaires dans ce panorama qui élargit horizons et perspectives et revendique l’inclusivité. Dans les couloirs des intérieurs vintages et sur fond de ces papiers peints défraichis, les œuvres font mouche et le sentiment domestique concourt à un climat accueillant où de vraies surprises sont au rendez-vous. Parmi mes coups de cœur sur les quatre étages où se déroule la foire et les Talks : Jakob Lena Knebl chez Georg Kargl Fine Arts (Vienne) J’ai interviewé l’artiste à l’occasion de sa carte blanche pour le Musée d’art et d’histoire de Genève, à l’invitation de Marc Olivier Wahler et je retrouve son univers plein d’humour et de d’ironie avec « Ma poupée » le double de l’artiste tenant un corps de femme dans les bras, clin d’œil au mannequin de Bellmer et à une certaine fétichisation surréaliste. Combinant des organes sexuels féminins et masculins sur une chaine autour du coup, Ursula (nom de la figure) est une variation du jeu de l’artiste autour de la conception du genre dans une inscription queer. Liv Schulman chez Piedras (Buenos Aires) Dans des mini-séries, lectures ou performances, l’artiste née en Argentine et basée à Paris, traite des frontières invisibles qui régissent l’espace public et social. En dialogue avec l’artiste Constanza Giuliani, « Sorry for being so sensual » rassemble vidéo, sculptures et céramiques autour d’une expérience burlesque et humoristique à partir du fait d’être différent, de ne pas rentrer dans les normes et canons de la vie adulte, de se heurter à des attentes sexuelles formatées, au désir et à la frustration. Elle faisait partie de l’excellente sélection de Around Video Art Fair, Lille. Portnoy, Wilfried Lentz (Rotterdam) Portnoy, Wilfried Lentz gallery Portnoy comédien, artiste, performeur avait marqué les esprits lors de la Nuit Blanche 2013 Gare de l’est avec une sorte de roman noir trash autour de trench-coats/monochromes blancs. A présent il lance la collection URGENT de sneakeurs en céramiques chers et laids : des prothèses pour aider celui qui les portent à affronter les problèmes de notre société. On n’est pas loin du héros de Philipp Roth… Molly Mc Donald, Lefebvre & Fils Gallery (Paris) Premier solo show en France de la californienne Molly Mc Donald. Dandelion Weeds est un mobilier coloré et absurde qui doit générer un état de bien-être et de lâcher-prise. Chaque pièce en céramique a été conçue spécifiquement pour aider la méditation. Molly McDonald a résidé au Watershed Centre for Ceramic Arts et a eu la chance de fréquenter la Haystack Mountain School of Crafts. Ad Minoliti chez Crèvecoeur (Paris) Actuellement au CCC OD de Tours qu’elle a transformé en espace chaleureux de pensée non binaire et une agora ouverte à tous les débats, nous retrouvons ses couleurs chaudes et figures géométriques. Un poilu personnage mi humain mi animaux vêtu de vêtements dessinés par l’artiste sème le trouble chez les visiteurs. Naoki Sutter-Shudo, Crèvecoeur gallery Anna Vogel chez Sperling (Munich) Anna Vogel joue avec le medium photographique pour malmener la notion de nature et naturel. A partir d’images trouvées ou de photographies prises, elle procède à des collages et différentes manipulations : ajouts d’encre, rayures à l’image des projections subjectives que nous avons face à un paysage. Des distorsions numériques infimes à la limite de l’abstraction. Anna McCarthy avec son squelette fait d’huitres ou la vidéo de haute montagne communication par câble court-circuite nos attentes. Lounis Baouche chez Rhizome (Alger) Des boîtes en carton de lait repeintes, des morceaux de bois ou céramiques transformés, des matériaux de récupération. Sous une apparence naïve ou enfantine, les réalités décrites par Lounis Baouche sont celles des classes populaires algériennes. Une dénonciation qui évoque aussi l’or noir algérien, les militaires, le football, les grillages de l’emprisonnement, ou les blocs de béton dans lesquels l’artiste a grandi. Kinke Kooi chez Lucas Hirsch (Düsseldorf) Kinke Kooi, Lucas Hirsch gallery Artiste néerlandaise, qui mêle détails anatomiques et floraux avec une obsession pour les plis et les drapés. La flore marine, les coquillages, les grottes sont autant d’univers psychiques échappés de ces théâtres miniatures d’une grande préciosité. Comme des trompe l’œil très complexes à déchiffrer. Marina Xenofontos chez Hot Wheels (Athènes) Artefacts du quotidien ou reliques du passé, le recyclage est prétexte pour l’artiste chypriote à des citations littéraires ou textes poétiques à partir du choix des titres. L’avatar Narcisse est né d’un jeu vidéo sur lequel elle travaille actuellement en résidence à la Fondation Fiminco. Il traverse une crise idéologique. C’est pourquoi il est abandonné sur cette chaise ou à sa table de travail face à l’université Polytechnique d’Athènes d’où sont parties plusieurs révoltes étudiantes. La fluidité est une notion essentielle pour comprendre son travail. Hayedeh Ayyazi, Delgosha (Téhéran) Hayedeh Ayyazi, Delgosha gallery Hayedeh Ayyazi à partir de la tradition des miniatures persanes, crée des tableaux qui embarquent le regardeur dans de multiples histoires avec des personnages humains ou mythologiques et des animaux. Entre satyre et poésie, elle dénonce les mauvais traitements infligés aux animaux ou la déforestation abusive malgré les mesures défendues par les écologistes ou des scènes de violence exécutées par des militaires. Inga Dansyz chez Good Weather (Chicago) Artiste polonaise vivant à Berlin, Inga Dansyz avec « Remedies for Vertigo » imagine un système idéal où l’eau, les corps et les pensées s’exécutent tous dans la direction désignée « Les tuyaux dominent subtilement l’espace et je commence lentement à intérioriser la direction qu’ils ont tracée devant moi. Je veux savoir où elle se termine. Peut-être que ça ne finit jamais ». Shiho Kagabu, Kayokoyuki (Tokyo) Première participation pour la galerie japonaise avec notamment l’artiste Shiho Kagabu qui à partir d’objets trouvés certains cassés, réinjecte du sens dans des environnements divers : musées, usines, anciens commerces. Sa video « Hockney in the kitchen » réalisée avec un citron, une pomme de terre, des morceaux de papier, des feuilles de fleurs, est à la fois drolatique et suscite un certain malaise. Version On Line INFOS PRATIQUES : AAAHHH !!! Paris Internationale 186 avenue Victor Hugo 75116 Paris Métro Rue de la Pompe Entrée gratuite mais sur inscription https://parisinternationale.com/ Favori0
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