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Partager Partager Temps de lecture estimé : 2minsAprès nous avoir parlé de Jeanloup Sieff à l’occasion de sa première carte blanche, aujourd’hui notre invité de la semaine, Alain D’Hooghe, directeur de la box galerie à Bruxelles nous présente deux photographies qui entrent en résonance. Le premier cliché date de 1995, il est réalisé par le photographe américain Mark Steinmetz et représente une route du Mississippi traversée par la foudre. Une image qui rappelle cette image d’un éclair au Nouveau-Mexique capturé par Bernard Plossu en 1981… © Mark Steinmetz, Mississippi, 1995 Une route détrempée, si ce n’est un camion arrivant en sens inverse et dont on n’aperçoit que les phares, comme des yeux effarés. Un ciel d’apocalypse. Dans le bas de l’image, une ligne un peu floue. L’essuie-glaces, sans doute. Nous sommes dans un coin perdu du Mississippi, il doit faire chaud, et cette pluie d’orage ne rafraîchit rien. L’air était moite avant l’arrivée de l’averse, il ne le sera qu’un peu plus dans quelques minutes, quand ce déluge ne sera plus qu’un souvenir, que le ciel aura retrouvé son bleu éclatant. C’est le Sud. Ce qui retient l’intérêt de cette photographie de Mark Steinmetz, c’est bien évidemment cet éclair qui fend les nuages, qui coupe la scène en son milieu. L’image m’en rappelle une autre, saisie quelques années plus tôt par Bernard Plossu lorsqu’il vivait au Nouveau-Mexique. Un autre éclair, surgi de derrière les montagnes. À mes yeux, l’illustration parfaite de Dry Lightning, une de mes chansons préférées de Bruce Springsteen. Nouveau-Mexique, 1981© Bernard Plossu On ne peut évidemment prévoir l’apparition d’un éclair et, même s’ils se succèdent, nul ne peut savoir exactement où tombera le suivant. Dans les deux cas, le photographe a dû s’en remettre à la chance, croiser les doigts pour que le trait blanc s’inscrive harmonieusement dans son cadre. Mais ne nous y trompons pas : en photographie comme ailleurs, la chance se provoque, la chance se mérite. EN CE MOMENT À LA GALERIE box galerie102 chaussée de Vleurgat 1050 Bruxelles sam09sep(sep 9)14 h 00 minsam21oct(oct 21)19 h 00 minaquí · ahí · allí *box galerie, 102 chaussée de Vleurgat 1050 Bruxelles Détail de l'événement* ici · là · là-bas Présentée dans le cadre de la présidence espagnole du Conseil de l’Union européenne, cette exposition propose des extraits de cinq séries de photographies dont les Détail de l'événement * ici · là · là-bas Présentée dans le cadre de la présidence espagnole du Conseil de l’Union européenne, cette exposition propose des extraits de cinq séries de photographies dont les auteurs ont récemment publié une monographie. Ensemble, ces images dressent un panorama représentatif – sinon exhaustif – de la vitalité de la photographie espagnole contemporaine. Habitué des résidences d’artiste, Israel Ariño (Barcelone, 1974), à qui la galerie a déjà consacré deux expositions personnelles, a investi un territoire que l’on aurait pu croire a priori peu photogénique : Amiens et les communes pour la plupart rurales qui l’entourent. En compagnie d’une anthropologue, Ariño réussit avec le brio qu’on lui connaît désormais à dévoiler l’inattendu, à capter la beauté discrète mais réelle de ce qui apparaît de prime abord comme banal. Le titre du projet (devenu ensuite celui du livre publié par Anomalas), On nous a dit qu’il n’y avait rien et nous sommes allés le chercher, est on ne peut plus explicite. Pour Alex Llovet (Barcelone, 1974), il s’agit de construire un discours poétique conceptuel, où le quotidien est sublimé pour révéler des réalités au-delà des apparences, remettant ainsi en question les limites entre la réalité et la fiction. Summer’s Almost Gone (publié par Ediciones Posibles) réunit des photographies qui ont pour protagonistes sa compagne et leurs deux filles, au cours de vacances passées en Angleterre et l’Espagne entre 2016 et 2021. Au final, cela donne lieu à une sorte d’album de famille idéal où le quotidien est sublimé, où l’intime tend vers l’universel. Jordi Guillumet (Barcelone, 1953) est actif sur la scène photographique espagnole depuis les années 1980. Enseignant, expérimentateur infatigable, il surprend ici avec la série Registro pendiente (lauréate de la sixième édition du concours Fotocanal, organisé par la Communauté de Madrid et également publiée par les éditions Anomalas), réalisée avec sa complice Mònica Roselló (Tarragone, 1961) ; ils proposent des compositions de trois images chacune, liées formellement ou thématiquement, laissant le lecteur se construire sa propre histoire à partir d’associations faussement simples, toujours ouvertes à toutes les interprétations, à tous les possibles, accordant la même importance à un visage, un poème, un serpent, un livre, un chemin, la mer, un miroir,… Le monde est fait d’images, d’un nombre incalculable d’images. À nous de leur donner du sens, notre sens. Marta Sellarés (Calatayud, 1996), quant à elle, explore le monde de l’enfance à travers nombre de métaphores qui illustrent tour à tour les peurs, la magie de la découverte ou encore les premières expériences marquantes. Une grange, une grotte ou le fond d’un jardin constituent des univers improbables, théâtre de nos apprentissages fondamentaux. Tout cela évoqué avec une extrême délicatesse, à l’aide d’une palette aux nuances subtiles. Opérant lui aussi en couleurs, Mikel Bastida (Bilbao, 1982) nous entraîne à sa suite dans un voyage à travers une Amérique fictive, nourrie de littérature et de cinéma. Avant d’être le titre de cette série et du livre qui en découle (publié par RM comme suite au prix « Fotolibro <40 » décerné annuellement par la Communauté de Madrid) Anarene fut le nom donné par Peter Bogdanovich à la petite ville du Texas où se déroulait l’intrigue de son film The Last Picture Show (1971), nom qu’il emprunta par ailleurs à une ville bien réelle mais rayée de la carte dans les années 1950. Anarene est le fruit de plusieurs séjours effectués par Bastida aus USA. Des voyages (road trips) étalés sur huit ans, guidés par ses souvenirs de cinéphile, à la recherche de mythes et de fantômes à partir de situations bien concrètes, d’hommes et de femmes bien réels. Mais qu’est-ce que la fiction sinon une déformation du réel ? De la couleur et du noir et blanc ; de l’argentique et du numérique ; des formats modestes ou plus spectaculaires ; des corps, des paysages, des natures mortes, de l’architecture, de la nature, des enfants, des animaux, des adultes, de petites et de plus grandes choses. Du documentaire et de la poésie. La photographie dans toute sa diversité, sans recours aux effets faciles ou inutiles. Ici – en-dedans de nous, dans les tréfonds de l’âme. Là – à proximité, dans l’intime. Là-bas – au loin, dans l’imaginaire. Alain D’Hooghe Les photographes Israel Ariño Mikel Bastida Jordi Guillumet & Mònica Roselló Alex Llovet Marta Sellarés Photo : © Israel Ariño DatesSeptembre 9 (Samedi) 1 h 00 min - Octobre 21 (Samedi) 6 h 00 min(GMT-11:00) Lieubox galerie102 chaussée de Vleurgat 1050 Bruxelles box galerie102 chaussée de Vleurgat 1050 BruxellesLa galerie est ouverte du mercredi au samedi de 14h à 19h Get Directions CalendrierGoogleCal Favori0
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