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Devenir des sculptures vivantes avec Erwin Wurm à la MEP !

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Simon Baker pour la Saison 1 de la MEP en choisissant l’artiste Erwin Wurm se place à cette frontière très pertinente entre photographie et art contemporain et cela dès le jardin avec les sculptures extérieures de l’artiste. Une mini révolution diront certains ! Le début des mutations engagées par le nouveau directeur comme il nous le confiait dans son interview.

L’artiste autrichien, Erwin Wurm poids lourd du marché et représenté en France par la galerie Thaddaeus Ropac se saisit du medium photographique à la fois dans son processus de création, ses “sculptures photographiques” et pour l’enregistrement de telles performances. C’est la première fois qu’il est exposé sous cet angle exclusif dans une telle ampleur (200 tirages) aux côtés de jeunes talents, selon la vocation du Studio : Gangao Lang, lauréate du prix Dior de la photographie pour Jeunes Talents 2019 suivie d’ Estelle Hanania qui s’interroge également sur le corps et ses nombreuses transformations.

Si le public connait les “Fat houses” ou les “Fat cars” d’Erwin Wurm, sortes de ready made d’une société de la consommation malade de son avidité, d’autres mutations toutes aussi imprévisibles viennent perturber l’espace public français, comme devant le MAC de Lyon avec “Truck” qui déborde sur la façade ou “Misconcievable”, voilier en perdition le long de l’estuaire de Nantes-Saint Nazaire et bien d’autres encore dans le monde entier comme lors de la Biennale de Venise pour le Pavillon autrichien en 2017 qui marquait de plus le 20ème anniversaire des “One minute sculptures”. Mais de quoi s’agit-il exactement ?

C’est l’une des problématiques abordées par l’exposition de la MEP, ce geste sculptural impliquant le spectateur entre art minimal et performance résolument déconcertant et absurde à l’instar de ces personnages en tissus, couvertures, pullovers.. et même poussières, ou tout autre objet qui lui passe par la main ! “The serious life of a ridiculous man” titre qui résume assez bien son état d’esprit sur la nature humaine. Ces avatars rattrapés par leurs psychoses semble t-il traduisent la capacité du corps humain à se réinventer sous la contrainte, repoussant toujours davantage la définition même de la sculpture et allant jusqu’à la déconstruire. Les mythiques “One Minute Sculptures” des années 1990 auxquelles participe même Claudia Schiffer pour le Vogue allemand, sont exposées avec des pièces interactives incitant les visiteurs à se prendre au jeu, également la série “59 Positions” réalisée avec quelques uns de ses amis, les “Noodle Sculptures”, “Outdoor sculptures” à Taipei ou Venise, ou “De profondis” projet plus métaphysique associant le nu et la peinture. Il va même jusqu’ à défier les conventions sociales avec “How To Be Politically Incorrect” où l’on peu par exemple cracher dans la soupe de son voisin au restaurant ! Ne boudez pas votre plaisir…beaucoup moins léger et simpliste qu’il n’y parait car sous l’humour se cache une réflexion sur l’éphémère et l’histoire de l’art, l’original du protocole, l’auteur et l’exécutant.

Pour poursuivre la MEP et les Magasins Généraux à Pantin, véritable hub arty de l’est parisien, proposent une installation monumentale en extérieur au bord du Canal de l’Ourcq à partir de 18 One Minute Sculptures participatives à partir du 25 avril.

Catalogue publié à l’occasion par RVB diffusé à la nouvelle librairie de la MEP, ainsi que deux œuvres originales conçues avec l’artiste et la maison d’édition We Do Not Work Alone bien connue des arty lovers.

INFOS PRATIQUES :

mer04mar(mar 4)11 h 00 mindim07jui(jui 7)20 h 00 minErwin Wurm, PhotographsLa Maison Européenne de la Photographie, 5/7 Rue de Fourcy 75004 Paris

mer04mar(mar 4)11 h 00 mindim19avr(avr 19)20 h 00 minSecond Self IntroductionGangao LangLa Maison Européenne de la Photographie, 5/7 Rue de Fourcy 75004 Paris


https://mep-fr.org/
/!\ Suite aux mesures sanitaires annoncées par le gouvernement en soutien à l’effort pour contenir la propagation de l’épidémie de Coronavirus COVID-19, les lieux culturels sont fermés jusqu’à nouvel ordre.

Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.

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