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Lors de ma récente rencontre avec Carine Fol, directrice de la CENTRALE for contemporary art à Bruxelles (en écoute), elle me confiait avoir particulièrement apprécié la carte blanche proposée par Stéphanie Pécourt qui dirige le Centre Wallonie-Bruxelles à Paris. L’occasion d’en savoir plus sur les ambitions de la plus belge des parisiennes qui sait imprimer sa marque sur ce lieu autour d’une programmation ultra dynamique et ouverte à toute formes d’expressions singulières et inclusives. Ouvrir grand les possibles, loin de toute dérive normative ! J’ai d’abord rencontré Stéphanie par le biais d’Evelyne Deret, co-fondatrice d »Art [ ] Collector et maraine de la Biennale NOVA XX.

Proche de la scène belge, j’ai tout de suite senti connivences et envie de faire bouger les lignes. Stéphanie a répondu à mes questions avec l’enthousiasme et la précision qu’on lui connait.

Exposition Traces de l’invisible © Jean-Christophe Lett

Exposition Traces de l’invisible © Jean-Christophe Lett

Quel est l’ADN du CWB ?

Je dirais, l’indiscipline et l’indocilité. Le Centre n’est pas un musée, pas plus q’un espace dédié à valoriser ce que serait d’une façon homogène la culture belge, il est un vaisseau dédié à valoriser des signatures contemporaines de créations d’artistes belges et internationaux basé.e.s en Wallonie et à Bruxelles, un territoire irréductible à un dénominateur commun. Le Centre se veut aprescriptif et plateforme de jonctions, de croisements de paroles urgentes et actes artistiques. Sa programmation se déploie en in-situ, en hors-les-murs et en cyberspace. Le vaisseau Centre entend exister au delà de sa propre assignation territoriale et porter des ambitions virales en synergie avec des partenaires.

Exposition Traces de l’invisible © Jean-Christophe Lett

Exposition Traces de l’invisible © Jean-Christophe Lett

Quelle vision vous anime pour le centre ?

Cette vision, j’espère, se déduit de la façon dont je distingue l’adn du Centre. Nous aspirons à un Centre qui soit un espace vibrant, un espace du possible dédié à promouvoir des univers puissants. Un espace qui dans une certaine mesure bouscule et contribue à façonner des horizons nouveaux. Un espace qui échappe à toute tentative de définition évidente, un espace qui surprend, désarçonne; un espace situé ouvert à tout.e à chacun.e.. En conclusion du manifeste de cette saison 2022 intitulée Saison Liquide_Ethique barbare j’écris: « L’art en présent liquide représente une pratique de la décoïncidence, une rupture avec la nécessité et l’implacable logique. Être un lieu périphérique, d’aucune vocation normative. Le vaisseau Centre – nef des marges dans l’ombre des certitudes. »

Exposition Traces de l’invisible © Jean-Christophe Lett

Exposition Traces de l’invisible © Jean-Christophe Lett

La genèse de l’invitation à Carine Fol

Comme je le précise en amont, le Centre est un espace jonctions et de croisements, un espace constitué d’invasions salutaires où le commissariat des expositions collective n’est pas monopolisé par ses équipes mais fait l’objet d’invitations de figures belges et françaises de la scène visuelle et plastique contemporaine. Au travers des invitations à assurer des commissariats ou co-commissariats, notre souhait est également de faire découvrir ce qui constitue la scène contemporaine wallonne et bruxelloise, ses artistes mais aussi ses centres d’arts, ses organes. Carine Fol est directrice d’un Centre d’arts basé à Bruxelles qui se distingue par la part offerte à la jeune création. Carine est une personnalité avec laquelle j’avais eu l’opportunité de travailler à plusieurs reprises, notamment dans le cadre d’un conseil destiné à réfléchir les enjeux des centres d’arts de demain. Ses réflexions portées sur l’institution, sur la nécessité de repenser les constitutions de collections, les ordonnancements formels rencontraient les miennes et celles-ci ont alimenté notre rencontre. Cette complicité, ce rôle joué sur la scène belge, son regard incisif ont donc déterminé notre souhait à l’inviter à assurer un commissariat sous forme de carte blanche. L’enjeu de l’exposition comme sa matrice étant portés par elle.

INFOS PRATIQUES :

Traces de l’invisible
Commissaire : Carine Fol, Directrice artistique de la CENTRALE for contemporary art, Bruxelles
Centre Wallonie-Bruxelles Paris
jusqu’au 17 avril 2022
127-129 rue Saint-Martin
75004 Paris
Entrée libre
Découvrir RADIO FRACTALE : la radio du CWB Paris,
le Magazine ABSYS
https://cwb.fr

Le Centre est un service décentralisé de Wallonie-Bruxelles International (WBI) : instrument de la politique internationale menée par la Wallonie, la Fédération Wallonie- Bruxelles et la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale.

Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.

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