Marie-Laure de Decker par son fils Pablo Saavedra de Decker à la MEP « Au-delà de la peur, tutoyer l’abysse de la liberté » 15 heures ago
Sitor Senghor, nouveau directeur artistique de la Foire AKAA pour son 10ème anniversaire 15 heures ago
Marie-Laure de Decker par son fils Pablo Saavedra de Decker à la MEP « Au-delà de la peur, tutoyer l’abysse de la liberté » 15 heures ago
Parlement de la Photographie 2025 : La photographie au défi de l’IAEntretien avec Sylvie Fodor, Directrice générale du CEPIC 5 jours ago
Parlement de la Photographie 2025 : Donner à voir autrement. Entretien avec Isabelle Tessier et Coline Miailhe 6 jours ago
Parlement de la Photographie 2025 : Le statut des photographies dans les collections, entre document et œuvre d’art. Entretien avec Isabelle-Cécile Le Mée et Edouard de Saint-Ours 7 jours ago
L’effet boomerang : Contre l’oubli et l’indifférence, le Collectif Argos documente la lutte climatique 13 mai 2025
Letizia Battaglia, Une vie de lutte. “Je m’empare du monde où qu’il soit” aux éditions Actes Sud 30 avril 2025
Masterclass Oeildeep : Masterclass Oeildeep : Naître d’entre les mondes – Aux frontières de l’incarnation par Albane Noor 6 juin 2025
Sitor Senghor, nouveau directeur artistique de la Foire AKAA pour son 10ème anniversaire 15 heures ago
Tipping Point, la scène belge à Marseille (suite) : Entretien avec Adrien Grimmeau, co-commissaire 4 jours ago
Nouveau Printemps de Toulouse : « Faire famille » avec Yandé Diouf, commissaire invitée par Kiddy Smile, Interview 5 jours ago
Un nouveau chapitre pour la galerie Wolff au 3 rue Penthièvre dans le Triangle d’or parisien, Interview exclusif Jocelyn Wolff ! 6 jours ago
Partager Partager EvénementsPhoto PhotoMed 2017 : L’heure Immobile de Bernard Plossu,Toujours vers le Sud Pascal Therme23 mai 2017 Temps de lecture estimé : 7mins« Une heure immobile qui n’est pas indiquée sur le cadran, et toutefois légère comme un soupir, rapide comme un coup d’oeil. » Antonio Tabucchi « Bernard Plossu a consacré sa vie à voyager et à photographier. Du Mexique à l’Espagne, des USA à l’ Italie, la France. L’exposition présentée à l’Hôtel des Arts, centre d’art du Département du Var, traite, de la conversation qu’a mené Bernard Plossu pendant trente ans avec la métaphysique méditerranéenne… » dit le dossier de presse. Ses références évoquent Carrà, De Chirico ou même Morandi, Marcelo Fuentes, Dis Berlin, Angel Mateo, Charris, Alvarez Bravo… Rapportées de ses voyages en Espagne, Italie, Grèce et France, conservées pendant de longues années, formant un corpus conséquent de plusieurs centaines d’images, le corps choisi de l’exposition dessiné par Ricardo Vasquez, conservateur et directeur de l’Hôtel des arts du Var, les photographies de Bernard Plossu dessinent un territoire spécifique en rapport avec cette métaphysique méditerranéenne, sujet majeur, sorte de sécheresse des déserts de la dérilection absolue, sorte d’abandon complet des éléments constitutifs et sujets de ses photographies. Quelques 135 photographies attendent de dévoiler, à l’Hôtel des Arts de Toulon, à travers un accrochage d’une grande subtilité et d’une étonnante efficacité, cet abandon même des rivages et des paysages méditerranéens, à l’heure immobile des midis, là, où l’ombre est à son minima et la lumière en sa plus grande intensité. Cette heure du midi, où tout s’arrête, immobilise les villes, les zones péri urbaines, un voyage, une énumération à la Michel Butor, se fait par les banlieues, les faubourgs, les aires à l’abandon ou les friches, les sites industriels, le long de routes ordinaires, les terrains vagues; les quais, les bâtiments, les ruelles, les escaliers, les façades, les paysages, les murs, toujours oubliés, parce qu’ordinaires, s’imposent à l’oeil du photographe, parce que viennent s’y loger l’absence et l’abandon. Ce sont un remblais de rochers faisant digue, un rempart dans une ville, un arbre enchâssé dans un mur. Des fenêtres aux grillages noirs sur fond de murs blancs, blanches routes poussiéreuses aux poteaux en bois, comme celles de Walker Evans, parlant d’ une Amérique dépressive et vide, soit toute vie fuie, signes substantiels et signifiants où rien ne se passe vraiment, mais ou tout repose comme dans un état second du monde, tout cela est vu et photographié, poésie surréaliste, passages. Toujours creusé par l’ombre minimale du midi, laissé pour compte et pourtant si présent au regard du photographe, un inventaire de solitudes sèches et de poussières minérales situe le regard. Apparaissent alors comme pris même dans la surexposition de cette lumière, cette présence singulière, irréelle. Ces lieux de solitude peuvent être considérés comme des vestiges dis-harmonieux et oubliés. Ce sont alors des éléments concrets du réel, une poétique en soi, brute, portés par la description et l’énumération, une collection d’objets et de lieux déconstruits, abandonnés et vides, rebuts fantastiques, retrouvant une intensité et une existence propre dès lors que le photographe les situe dans la solitude de leur état, dans leur situation simple. Une sorte de poésie immanente oblige à les voir et les considérer autrement. Ils interpellent la mémoire parce qu’une continuité se fait en référence des images réalisées par d’autres, peintres, poètes, photographes, De chirico, Magritte, Bunuel, Fellini, Ferrara, Morandi, Evans. Cette seconde vie tient aux moments ou le regard du photographe les croise, qu’il soit dans un train ou qu’il voyage par la route, de Vintimille à Gênes. Ainsi un camion chargé de poutres métalliques, un décor de théâtre au milieu de nulle part, les silos d’un port, l’ombre des grues portuaires, douze bidons d’aluminium au bord d’une route, etc… Rien n’ est dit de ces petites énigmes qui signalent le sens apparent des choses par un vide substitué. Bernard Plossu collectionne ces images qui le croisent pendant ses voyages, ces moments de poésie pure où se fait la magie de l’instant. Qu’y voit-il au juste sinon ce qui s’inscrit comme poésie brute et pure. Grâce à la douceur des tirages, les lieux apparaissent libres, accordés à la vibration intrinsèque de cette heure immobile. Tout est si calme, si éternel quand l’horloge a suspendu le temps au midi plein et projeté le rêve contre l’oubli, la présence et l’être là contre l’absence et la mort, dans la permanence du regard. L’extrême netteté, la grande définition des détails et des ombres, les façades exposées, les pierres, les chemins semblent atteindre une sorte de permanence essentielle. L’absence de mouvement intérieur, l’intraitable netteté se révélant également assez objectivante et tout a fait déréalisante. Il semblerait que tout ceci soit issu d’un rêve général dont la précision extra ordinaire contraint l’attention, mobilise une concentration particulière, requiert un silence intérieur, porte ces perceptions qui émanent parfois d’un détail. Un au delà du réel, une sur-réalité se fait, qui s’alimente par une extraction de l’essence des objets, lieux, paysages de ces zones laissées vides dans une « radiance » singulière pour dire l’étrangeté aussi. De l’aveu même du photographe, les prises de vues ont été réalisées aux heures qui bornent ce midi, avant, et après, Midi, ou midi symbolique, ces heures contiguës offrent la possibilité du silence. C’est aussi l’heure si méditerranéenne de la sieste, qui envahit soudain l’espace et laisse les lieux à leur entière et unique solitude; l’oeil du photographe les embrasse, les lit, les retient, lieux désertés de toute présence humaine, reposants en eux même, dans une sorte de mystérieux abandon, secret du repos du monde à l’heure de l’éblouissement. Marchant par le fil secret de cette épure, le photographe poursuit en lui ce chemin ascensionnel des midis, comme mu par ces éblouissements solaires vers l’essence même du monde, le voyage, la marche, la découverte des chemins, le passage des ruelles, la perte des repères, faisant advenir, au travers d’un hasard objectif, cette sur-réalité complice, qui retient un chien andalou, un trottoir numéroté, une usine désaffectée rencontrée suite à une histoire entendue précédemment et introduisant les liens familiaux à rebours, thématique secrète qui semble courir en tant que réseau de sens par dessous, la liberté affichée, et proverbiale du chemin secret ouvrant sur chaque image. toujours plus au Sud… « Je ne m’arrête pas, je vais encore plus au sud, jusqu’à Capo Passero: une langue de terre jaune avec un phare blanc. » Pier Paolo Pasolini. Ricardo Vasquez, conservateur en chef du patrimoine et directeur de l’Hôtel des arts, centre d’art du département du Var, livre ici, en totale adéquation avec le photographe, un parcours d’une qualité sans égale, à travers une scénographie qui scande et rythme précisément l’accrochage, induit une respiration, initie à l’art insolite et libre de l’auteur, l’Hôtel des Arts offrant toute la surface de ses cimaises au travers des huit salles consacrées à l’exposition, et permettant de la première image, un homme de dos, seule présence humaine, seul personnage de toute l’exposition, tenant en sa main un appareil photo, et la dernière image, un bout de route ascensionnelle comme il en existe partout autour de Marseille, assez mystérieusement ouverte sur une disparition. Entre ces deux points, se dévide l’heure blanche, le parcours poétique et le dialogue du topos méditerranéen et de l’onirisme métaphysique, du rêve éveillé du Photographe. Incontournable. « J’invitais à ne pas confondre ma conception métaphysique de la peinture, fondée sur « les choses ordinaires » et sur le calme poétique, avec le faux rêve du merveilleux. » Carlo Carrà. INFORMATIONS PRATIQUES L’heure Immobile de Bernard Plossu Dans le cadre du Festival PhotoMed Du 19 mai au 18 juin 2017 Hotel des Arts 236 boulevard Général Leclerc 83000 Toulon http://www.festivalphotomed.com http://toulon.fr/envie-bouger/article/hotel-arts http://www.hdatoulon.fr/ Marque-page0
Evénements Marie-Laure de Decker par son fils Pablo Saavedra de Decker à la MEP « Au-delà de la peur, tutoyer l’abysse de la liberté » Porte-parole des grands mouvements sociaux en France et dans le monde : révoltes étudiantes et ouvrières, combats féministes, anticolonialistes, pacifistes, droits civiques… ...
News Sixième édition du Parlement de la Photographie, rendez-vous les 17 et 18 juin ! Pour la sixième année consécutive, le ministère de la Culture organise le Parlement de la Photographie, un événement articulé autour d’une thématique ...
Actu Art Contemporain Sitor Senghor, nouveau directeur artistique de la Foire AKAA pour son 10ème anniversaire Cette année, AKAA – Also Known As Africa célèbre son 10ᵉ anniversaire, marquant une décennie d’engagement aux côtés des scènes artistiques d’Afrique ...
Evénements Résidences d’artistes de la Fondation d’entreprise Hermès, Rencontre Emmanuelle Luciani, directrice artistique 2024-2025
Evénements Rencontre Claire Bernardi, directrice musée de l’Orangerie : « Dans le flou, un impensé des Nymphéas de Monet et de l’histoire de la représentation »
S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles de Maryam Ashrafi par Brigitte Trichet (éditions Hemeria)
Marie-Laure de Decker par son fils Pablo Saavedra de Decker à la MEP « Au-delà de la peur, tutoyer l’abysse de la liberté » 15 heures ago
Sitor Senghor, nouveau directeur artistique de la Foire AKAA pour son 10ème anniversaire 15 heures ago
Marie-Laure de Decker par son fils Pablo Saavedra de Decker à la MEP « Au-delà de la peur, tutoyer l’abysse de la liberté » 15 heures ago
Parlement de la Photographie 2025 : La photographie au défi de l’IAEntretien avec Sylvie Fodor, Directrice générale du CEPIC 5 jours ago
Parlement de la Photographie 2025 : Donner à voir autrement. Entretien avec Isabelle Tessier et Coline Miailhe 6 jours ago
Parlement de la Photographie 2025 : Le statut des photographies dans les collections, entre document et œuvre d’art. Entretien avec Isabelle-Cécile Le Mée et Edouard de Saint-Ours 7 jours ago
L’effet boomerang : Contre l’oubli et l’indifférence, le Collectif Argos documente la lutte climatique 13 mai 2025
Letizia Battaglia, Une vie de lutte. “Je m’empare du monde où qu’il soit” aux éditions Actes Sud 30 avril 2025
Masterclass Oeildeep : Masterclass Oeildeep : Naître d’entre les mondes – Aux frontières de l’incarnation par Albane Noor 6 juin 2025
Sitor Senghor, nouveau directeur artistique de la Foire AKAA pour son 10ème anniversaire 15 heures ago
Tipping Point, la scène belge à Marseille (suite) : Entretien avec Adrien Grimmeau, co-commissaire 4 jours ago
Nouveau Printemps de Toulouse : « Faire famille » avec Yandé Diouf, commissaire invitée par Kiddy Smile, Interview 5 jours ago
Un nouveau chapitre pour la galerie Wolff au 3 rue Penthièvre dans le Triangle d’or parisien, Interview exclusif Jocelyn Wolff ! 6 jours ago
Marie-Laure de Decker par son fils Pablo Saavedra de Decker à la MEP « Au-delà de la peur, tutoyer l’abysse de la liberté »