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Partager Partager EvénementsPhoto Les enfants des rues de Bamako, photographies d’Arnold Grojean Ericka Weidmann27 mars 2018 Temps de lecture estimé : 4minsLa galerie Fait & Cause dédiée à la photographie sociale présente actuellement l’exposition Koungo Fitini (Problèmes mineurs) rassemblant des photographies d’Arnold Grojean et des images réalisées par les enfants. Ce projet a été réalisé dans le district de Bamako (Mali), il aborde la problématique «des enfants des rues», phénomène croissant en Afrique de l’Ouest. Il a été initié avec Mamadou Touré, directeur de l’association « Sinjiya-ton Mali » qui agit pour la réhabilitation sociale et professionnelle d’enfants vivant dans la rue. © Kalilou C’est un endroit qui se trouve à la gare routière. C’est un lieu de rendez-vous pour les enfants où ils viennent fumer le joint, prendre la colle ou encore des comprimés, et se détendre. C’est un endroit où on prend les permis ; les lundis, mardis et mercredis ils ne sont pas là donc les enfants viennent faire leurs trucs. En général les plus petits prennent la colle, c’est quand tu es plus âgé que tu peux prendre les comprimés. Lors de mon premier voyage en 2013, nous avons organisé, avec les responsables de l’association, des ateliers photographiques qui proposaient aux enfants de témoigner de leur quotidien par la photographie, le dessin et le récit. Les acteurs de ce projet, une dizaine d’enfants, étaient âgés de 11 à 16 ans. Certains d’entre eux avaient intégré les maisons d’accueil de l’association, d’autres étaient en voie d’intégration. Les filles, elles, vivaient en dehors du centre. Des appareils photo furent remis aux 10 enfants. © Kalilou Parfois, il y a des hommes avec des voitures qui viennent dans les villages. Ils disent qu’ils peuvent emmener des enfants avec eux pour la ville et leur trouver du travail une fois là-bas. Les parents des enfants qui croient ces messieurs laissent ainsi partir leurs enfants avec ces gens. Une fois partis, les enfants ne revoient jamais leur village ni leurs parents. Les hommes vont amener les enfants en ville avec eux et vont les exploiter comme ils le désirent. C’est ce qui m’est arrivé. Lors de mon deuxième voyage plus d’un an après le premier, j’ai poursuivi le projet avec trois des enfants qui avaient quitté l’association pour retourner dans la rue et Rokia, une des jeunes filles. Ayant perdu leur trace, je suis parti à leur recherche à travers les rues de Bamako. Après les avoir retrouvés, les ateliers et les entretiens se sont déroulés sur leur lieu de vie. Au cours de mon troisième voyage, en 2015, j’ai réalisé des portraits d’enfants la nuit avec la complicité de trois des enfants avec lesquels j’avais déjà travaillé durant mes deux précédents voyages. Ils m’ont beaucoup aidé à réaliser ce projet ; aussi bien pour les prises de vue que pour les rencontres avec d’autres enfants. – Arnold Grojean ©André Cet endroit symbolise le lieu d’enlèvement de deux enfants de la rue qui s’est déroulé il y a un moment. Un monsieur est arrivé avec une voiture et a embarqué les 2 enfants qui étaient là. Les riverains qui étaient aux alentours n’ont pas trop réagi car ils ont pensé que c’était normal. Depuis lors, ils n’ont plus jamais vu ces enfants. Parfois des enfants de la rue disparaissent, on vient les chercher pendant la nuit mais cela peut aussi se produire durant la journée et on ne les revoit plus jamais. Ce sont des enfants auxquels on enlève la tête. INFORMATIONS PRATIQUES KOUNGO FITINI (Problèmes mineurs) Photographies d’Arnold Grojean Du 14 mars au samedi 28 avril 2018 Galerie FAIT & CAUSE 58 rue Quincampoix 75004 Paris Du mardi au samedi, de 13h30 à 18h30. Entrée libre http://sophot.com Favori0
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